Le phénomène n’est pas nouveau, mais il s’accélère. De 71 en 2015, le nombre de mégapoles de plus de 5 millions d’habitants dans le monde devrait passer à 104 en 2030. De telles concentrations humaines, par le nombre comme par la rapidité du rythme de croissance, ne feront qu’exacerber les problèmes « habituels » des grandes agglomérations, tels que la pollution, le bruit, la circulation automobile, le parking, l’énergie, la sécurité…
« Une ville comme Le Caire, explique Franck Cazenave, Directeur Marketing Innovation de Bosch France, et élément moteur de cette initiative, qui compte déjà 17 millions d’habitants, va en gagner 500 000 de plus cette année ». Une fuite en avant dont les conséquences illustrent concrètement la raison d’être de cet institut.
Basé à Paris, le Megacities Institut est financé par la cotisation de ses membres et fonctionne sous un statut d’association loi 1901. Ce choix d’implantation géographique s’explique pour deux raisons : l’impulsion venait de la filiale française de Bosch et l’Allemagne ne compte aucune mégapole.
Pour mener à bien sa mission, l’Institut va s’appuyer à la fois sur les ressources propres de chacun de ses membres (dont celle de Bosch, présent dans 140 pays), et sur celles du GiPA (société d’études sur l’univers automobile, présente dans 14 pays).
« Nous avons des collaborateurs qui travaillent sur les smart cities partout dans le monde, poursuit Franck Cazenave, et nous travaillons aussi avec cinq universités et écoles de commerce en Europe. L’institut est là pour défaire les silos et travailler sur des projets en commun ». L’idée sous-jacente est d’avoir sur cette mise sous observation des mégapoles une approche transdisciplinaire du diagnostic comme des solutions, qui pourront être technologiques ou pas ».
Tropisme automobile oblige, les premiers travaux lancés par l’institut portent sur la mobilité, via une étude menée par le GiPA dans 21 mégapoles de tous les continents auprès de 15 000 personnes.
Une première salve de résultats issue de cette enquête sera dévoilée à Paris fin juin.