La ville et la métropole de Strasbourg, la CCI Alsace et l’Université de Strasbourg se sont associées pour signer ensemble le manifeste Planet Tech’Care en faveur d’un numérique responsable. Initiative pilotée par Numeum, Planet Tech’Care rassemble un réseau de partenaires (organisations professionnelles, écoles, pôles de compétitivité, associations, fondations, think tanks…) avec l’ambition d’accompagner les organisations et entreprises souhaitant intégrer le numérique dans leur trajectoire environnementale.
Alors que, selon The Shift Project, le numérique représente 14% de la consommation électrique mondiale (2,7 % de la consommation totale d’énergies et 4 % des émissions de gaz à effet de serre), la capitale alsacienne démontre ainsi sa volonté de prendre le sujet à bras le corps. « Je tiens à saluer la signature de ce manifeste car Planet Tech Care est une initiative synonyme d’un cercle vertueux au bénéfice de tous et toutes », a souligné Pia Imbs, présidente de la métropole de Strasbourg, « elle met en relation des réseaux d’acteurs qui ont à cœur de relever les défis d’un numérique plus responsable ».
Il faut dire que le sujet fait désormais partie des priorités de la ville qui, depuis deux ans, a élaboré une véritable feuille de route en la matière. « Aujourd’hui, le numérique responsable repose bien entendu sur la sobriété numérique, mais aussi sur le respect d’un ensemble de valeurs essentielles pour que le numérique puisse continuer à être soutenable », explique Caroline Zorn, vice-présidente de la métropole en charge de l’aménagement numérique du territoire, « je pense notamment à l’égalité de genre dans les métiers du numérique, ou encore aux aspects éthiques des algorithmes, par exemple ».
Un enjeu majeur dans les collectivités
Strasbourg organise depuis l’année dernière la Semaine Européenne du Numérique Responsable. Lors de la deuxième édition qui vient de se dérouler, les sujets les plus mobilisateurs ont notamment concerné la place des data centers dans les villes (et la question des scénarios permettant d'utiliser la chaleur produite) et l’évaluation des politiques publiques en matière de numérique.
« Nous travaillons d’ailleurs sur ces sujets en collaboration avec d’autres grandes villes (Marseille, Lyon, Grenoble, Bordeaux et Nantes), ainsi que sur bien d’autres, comme la promotion du logiciel libre par exemple », indique Caroline Zorn, « les objectifs que nous nous fixons ne sont pas forcément atteignables dans la durée d’un seul mandat et ne pas toujours quantifiables, par exemple en ce qui concerne l’éducation populaire au numérique ».
Assurément, le développement de pratiques vertueuses prendra du temps mais la réduction de l’impact du numérique dans les collectivités est aujourd’hui devenu un enjeu majeur. A Strasbourg, le bilan de la Semaine Européenne du Numérique Responsable sera réalisé à la rentrée et les prochains jalons à atteindre seront définis à cette occasion.
Retrouvez sur le même sujet l’interview de Yann Huaumé, vice-président au numérique de Rennes Métropole et maire de Saint-Sulpice la Forêt, parue dans le numéro 46 de Smart City Magazine.