Dans le domaine de la smart city, faire rimer innovation avec numérique, c’est bien… mais c’est un peu court ! Les acheteurs publics attachent certes une importance particulière à la dimension technologique des solutions proposées par les candidats mais considèrent tout autant les critères sociaux et environnementaux, expliquait en substance Flora Vigreux, directrice du GIP Maximilien, à l’occasion de la rencontre de l’achat public francilien "OpenMap Numérique" du 18 mai dernier, organisée sur la thématique de l’économie sociale et solidaire. Rappelons que Maximilien est un portail consacré à la commande publique en Ile-de-France, notamment porté par diverses collectivités territoriales (région, départements, communes…) ; il est destiné entre autres à faciliter l’accès des TPE/PME à la commande publique, optimiser la chaîne des achats publics, développer les usages numériques.
L’intérêt d’agir en amont
Dans ce contexte multidimensionnel des projets, il devient intéressant, pour mieux intégrer du numérique dans la commande publique, d’agir en amont des opérations. Ce type de démarche permet d’assouplir le traditionnel cahier des charges, pas toujours adapté à l’évolutivité du numérique, en raison de la difficulté de modifier la définition des besoins et des solutions, une fois qu’elle est rédigée. Des outils réglementaires existent pour éviter de tels blocages. La responsable mentionne ainsi la possibilité pour la collectivité de commencer par diffuser un « projet d’achat » auprès des partenaires potentiels, accompagné en fonction des besoins, d’études préalables, d’un retro-planning, le tout intégrant les aspects sociaux et environnementaux de ce projet. De leur côté, les entreprises peuvent proposer des « variantes » autorisées par l’acheteur et qui seront retenues ou non par lui.
Rechercher des acteurs innovants
Quant à la recherche spécifique de prestataires innovants dans le domaine numérique, il existe également des possibilités pour les acheteurs publics, explique Flora Vigreux. Et la responsable de mentionner par exemple SOLAINN (pour Solution Online vers les Achats Innovants), outil de sourcing mis en place en 2015. Il a notamment été co-financé par la région Ile-de-France, la Dirrecte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation) et le pôle de compétitivité mondial Systematic Paris-Region. Pour résumer, il s’agit d’un moteur de recherche d’envergure nationale, dont la version pilote a été déployée en Ile-de-France. Il va, par exemple, permettre soit à une entité publique ou privée de boucler un appel d’offres nécessitant une brique technologique fournie par une société dont elle ne connaît que peu d’éléments soit, inversement, donner de la visibilité aux startup et autres acteurs de l’innovation. En plus, expliquent ses concepteurs, aucune inscription n’est requise.