L’Etat favorise la mise à disposition, par nos institutions, de données libres d’accès pour nous, habitants des villes : c’est l’Open Data. Mais à quoi bon ? Nous sommes déjà noyés sous l’information au quotidien via les réseaux sociaux, les journaux distribués dans nos boîtes aux lettres… Toujours plus d’informations mises entre nos mains mais souvent peu ou pas adaptées à nos attentes. Si nous nous recentrons sur l’Open Data, un certain nombre de données sont mises à disposition via des portails mais le plus souvent les datas sont brutes et difficilement exploitables. Cette cascade d’informations quotidienne, nous amène tous à « essayer de faire le tri » et trouver ce qui nous intéresse.
Etre habitant d’une ville ou d’une agglomération, c’est avant tout être habitant d’un quartier, d’un arrondissement, d’une commune. Nous y avons tous nos habitudes, nos connaissances, nos relations proches. Egoïstement, avant même de savoir ce qui se passe dans l’agglomération dans sa globalité, nous avons envie de voir notre commune, notre quartier, notre rue… L’Open Data doit savoir s’adapter à cette vision « nombriliste » de chaque citoyen et fournir de la donnée granulaire pour répondre à cette attente. Par exemple, la mère de famille va vouloir comparer le budget de l’école de son enfant avec d’autres écoles de son quartier, de sa commune.
Le plus souvent, les portails Open Data mettent à disposition des données sous différents formats et quelquefois les illustrent à travers des graphiques. C’est le cas notamment du Grand Lyon ou de Bordeaux Métropole. Le plus souvent ces représentations sont simples et peu dynamiques mais sont déjà plus « vendeur » qu’un simple fichier à télécharger ! L’ère de l’Open Data doit, à mon sens, évoluer. Au-delà de la mise à disposition de données, elle doit travailler sur l’appropriation de ces dernières et les rendre dynamiques en prenant en compte l’attente première des citoyens. À quand, non pas un fichier à télécharger, mais des tableaux de bord dynamiques mis, via des API, sur les sites des mairies ? Le citoyen ne serait plus passif à la donnée mais acteur, en ayant la possibilité de cliquer sur les informations qui l’intéresse et de pouvoir les comparer. Il va ainsi se l’approprier réellement.
En quoi cette démarche est-elle bénéfique aux collectivités ?
Jérôme Morizot, responsable marketing et communication de Weenove. |
La mise à disposition de tableaux de bord dynamiques et interactifs sur lesquels les citoyens peuvent, en temps réel, cliquer et zoomer sur leurs propres besoins, a de nombreux avantages pour les « fournisseurs » de données. La première est de pouvoir analyser les comportements de « consommation » de ces tableaux de bord et pouvoir ensuite prévoir des communications spécifiques. En effet, nous ne sommes plus sur un téléchargement de fichier entier de données sans savoir comment elles vont être exploitées. Nous sommes ici sur une analyse fine comportementale de l’utilisation de la donnée (les données cliquées, les zones, les critères…)
De plus, les collectivités peuvent exploiter ce comportement pour interagir avec les citoyens. Faire de l’Open Data non pas une communication descendante mais inciter les visiteurs à faire un retour. Nous pourrions envisager de demander leurs coordonnées avant la visualisation et leur adresser un questionnaire de satisfaction, voire même un sondage plus précis sur la thématique de leurs critères : que pensez-vous du positionnement de votre école par rapport au reste de la commune ? Pourquoi ne pas envisager également un chat en ligne pour les aider à comprendre ces données. Le côté dynamique des données devient alors un vecteur pour rentrer en communication, inciter à l’échange avec les citoyens.
Pour résumer, si nous voulons que l’Open Data soit plus proche des citoyens et non pas une seule source d’utilisation par des entreprises ou des associations pour compléter leur propres données, il faut adapter le format de mise à disposition via des intégrations de tableaux de bord en API de manière interactive pour faire prendre du plaisir au citoyen à jouer avec les données et répondre à son propre besoin. Si nous agrémentons cette mise à disposition avec un « call to action » type chatbot (conversation en ligne), nous allons favoriser l’échange et faire de l’Open Data un nouveau canal de communication personnelle avec les citoyens !