Une marketplace pour la commande publique
« On a créé une sorte d’Amazon de la commande publique dématérialisée ». Frédéric Retrou, directeur Solutions et IT chez Mapa Direct, start-up née en 2016, affronte avec ses collaborateurs un sujet complexe pour les administrations qui doivent multiplier les démarches et les contraintes : trouver des produits, demander plusieurs devis à chaque achat qu’elles souhaitent faire, ne pas dépasser un budget de 25 000 euros, attendre de passer en commission pour décider ou non de l’achat... Pour leur faciliter leur tâche, Mapa Direct a créé une marketplace, une plate-forme en ligne qui connecte des fournisseurs de toute la France à 120 000 acheteurs publics potentiels. « Nous recensons d’abord des e-commerçants, dont les données peuvent être automatiquement reliées à notre plate-forme, indique Frédéric Retrou. Pour les autres, ils devront intégrer un tableau excel et des photos des produits. » L’entreprise a convaincu Prestashop, et ses 50 000 e-commerçants, de se lancer dans le projet.
« Coté marchands, ça permet aux petits fournisseurs d’atteindre la commande publique. Et côté collectivités, elles gagnent du temps et s’assurent d’être en conformité avec les exigences légales » ajoute Frédéric Retrou. Concrètement, l’acheteur public recherche un produit sur la marketplace, affine son choix grâce à des filtres, consulte les devis. Les démarches sont dématérialisée jusqu’à la prise de décision, qui se fait en commission. Ensuite, l'acheteur sélectionne sur la plate-forme le produit choisi et effectue la commande. La facture n’est émise qu’après livraison et évaluation de la conformité du produit. Le système facilite également le paiement aux fournisseurs, via un fonds spécifique pris en charge par Mapa Direct, afin d’éviter des délais trop longs. La plate-forme sera officiellement lancée en septembre prochain, après plusieurs mois de test.
Automatiser la création d’appli de gestion sur-mesure
Béatrice Verdier, ingénieure d'affaires chez NewMips |
Elle ne travaille pas encore avec des collectivités mais son offre pourrait les aider : NewMips édite depuis 2014 une plate-forme permettant de générer toute sorte d’application de gestion, adaptée à des besoins précis. Une fois installée et connectée aux bases de données locales, « l’innovation vient d’un automate avec lequel on discute, à qui on adresse des instructions, de manière écrite ou orale, afin de créer une appli métier sur-mesure », précise Béatrice Verdier, ingénieure d'affaires chez NewMips. Côté technique, le code source du système est ouvert, et l’appli générée est accessible depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone.
Aujourd’hui, la start-up travaille avec l’association France terre d’asile, dans la gestion des dossiers des demandeurs d’asile, et avec des éco-organismes comme Recylum, qui gère la collecte de déchets électriques. Une fois le système installé, toute sorte d’applis peuvent être développée de manière automatique, en fonction de l’évolution des besoins émis ; et elles restent la propriété du client, permettant ainsi de réduire à la fois les coûts de développement, d’exploitation et de maintenance.
Mieux piloter les politiques publiques
Lucas Gaillard et Mathieu Nohet de Mantic |
Créée en 2016, Mantic aide aujourd’hui 6 communes des Hauts-de-Seine à piloter leurs politiques publiques grâce aux données. En pratique, le système collecte les données de tous les logiciels métiers utilisés – et développés aussi bien par Arpège que par Gfi Informatique ou encore Alten -, afin de les extraire, de les croiser, de les soumettre à un algorithme pour leur donner du sens, et d’en créer une datavisualisation. « En une journée, nous pouvons déployer notre solution en la reliant aux logiciels métiers de RH, finance, scolaire... indique Mathieu Nohet, co-fondateur de Mantic. Mais si nous ne connaissons pas le logiciel, parce qu’il a par exemple été développé par la mairie, ça prend plus de temps. »
Si la première motivation des acteurs publics est de réaliser des économies, ils attachent également de l’importance à améliorer la qualité des services délivrés. « Une collectivité peut vouloir analyser l’impact économique d’une fermeture ou d’ouverture de la piscine municipale ou améliorer la tarification des activités périscolaires pour davantage de justice sociale » détaille Mathieu Nohet. La start-up expérimente également un système prédictif avec la ville de Courbevoie. Ensemble, ils espèrent réduire le gaspillage alimentaire en se basant sur la prédiction des inscriptions à la cantine. Peu importe le service concerné, l’objectif reste le même : apporter les informations utiles pour améliorer la prise de décision.