La “mobilité as a service” (MaaS) est une approche qui repose sur la mise à disposition des usagers d’une plate-forme de service unique pour tous les types de transport. Cet outil permet de rechercher les meilleurs itinéraires - le plus rapide, le moins cher, le plus confortable... -, tous ces trajets combinant plusieurs modes de transport, qu’ils soient publics, privés ou partagés. L’objectif du MaaS est de diminuer à long terme le nombre de voitures personnelles pour aller vers “la liberté de mobilités”, c’est-à-dire la possibilité de prendre, facilement, n’importe quel autre moyen de transport ; y compris « à la demande ».
Aujourd’hui, trouver une alternative à la voiture peut se révéler fastidieux : en effet, il faut réaliser des recherches et en comparer les résultats sur différentes applications telles que la RATP (transports en commun), CityScoot (scooters électriques en libre-service) ou encore Uber (véhicules de transport avec chauffeurs privés). Avec le MaaS, ces moyens de transport peuvent être regroupés sur un seul logiciel. A long terme, ce service pourrait entraîner un changement de comportements au profit des modes de doux et alternatifs aux voitures particulières.
Expérimentations à Saint-Etienne, Lyon, Mulhouse
Une collectivité a de nombreux pouvoirs d’action pour faciliter le déploiement du MaaS. Elle élabore déjà des plans de mobilité en donnant accès à des services d’autopartage, de véhicules en libre-service ou de transports en commun. Chacun de ces services peut se retrouver dans une appli multimodal de type MaaS, développée par une entreprise mais gérée par la collectivité. Elle a également un rôle de médiateur entre les acteurs privés pour les aider à travailler ensemble. Le gouvernement finlandais a par exemple incité la municipalité d’Helsinki à accompagner la société Maas Global dans le développement de son application Whim. Déployé dans la ville en 2016, ce service rencontre aujourd’hui un grand succès avec plus de 5 000 utilisateurs actifs en février dernier.
En France, des opérateurs se mettent aussi à la Mobilité as a Service comme Transdev. Le groupe a par exemple développé Moovizy, un service permettant d'accéder à tous les modes de transports de Saint-Etienne et de Lyon. L’avantage est double pour les usagers – 80 000 utilisateurs réguliers - : ils peuvent plus facilement circuler dans l’une ou l’autre métropole, mais également transiter entre les deux.
D’autres villes ont aussi sauté le pas du MaaS comme Mulhouse avec le Compte Mobilité, une solution simplifiant l’accès à tous les modes de déplacement publics et privés du territoire, ou encore Lyon, qui propose un service MaaS partiel dénommé Optimod’Lyon de prédiction d’itinéraires adaptés aux besoins. Le concept de Mobilité as a Service est aussi à l’étude à Paris. Mais le réseau de transport y étant très dense et complexe, il est pour l’heure difficile d’envisager une seule appli réunissant toutes les offres de mobilité de cette ville.