Netexplo a imaginé un programme de montée en compétence unique pour tous les acteurs de l’écosystème des smart cities, qu’ils soient des responsables publics (élus, directeurs généraux des services...), des responsables associatifs, des acteurs académiques ou des entreprises. Le Smart Cities Accelerator, lancé en juin dernier sous le haut patronage du ministère des Transports et de l’Unesco, est une formation internationale, ouverte en partenariat avec des grands groupes (Renault, SNCF Gares & Connexions, Société Générale) et des écoles et universités (ESCP Europe, Télécom ParisTech, Peking University, Shanghaï Jiao Tong University). Il s’agit « d’un accélérateur de compétence » selon les termes de Thierry Happe, l’un des co-fondateurs de Netexplo, qui vise à la fois à casser les silos entre les parties prenantes, à leur présenter des innovations numériques pertinentes, et à les aider à mettre en œuvre la transformation digitale des villes.
« La smart city bouleverse les acteurs, d’une part parce que les technologies deviennent très vite obsolètes, et d’autre part parce que cela pose de nouvelles questions sur les données, les contrats, les organisations » estime Thierry Happe. Pour traiter de ces sujets, le programme est organisé en six thématiques : l’habitabilité (infrastructure, énergie...), la connectivité (télécommunications, cybersécurité...), la mobilité (transports publics, livraison…), la coopération (participation citoyenne…), l’attractivité du territoire et les modèles de financement. Une première session de formation sera organisée en avril 2019 au siège de l’Unesco. Après deux jours en présentiel, une session en ligne complètera le programme. Les participants obtiendront ensuite une certification internationale "Smart Cities Management" et ils pourront poursuivre leurs échanges sur une plate-forme web.
Observer les tendances des smart cities
Observatoire des pratiques et des innovations numériques depuis plus de 10 ans, Netexplo va par ailleurs se plonger dans une veille de ce qui se fait en matière de villes intelligentes. Thierry Happe a déjà repéré une démarche prometteuse, en provenance d’Helsinki, en Finlande : Whim. « C’est une application qui permet d’accéder, en illimité et pour 500 euros par mois, à tous les transports en commun, aux taxis, et aux services d’autopartage. » De quoi motiver l’abandon du véhicule personnel.
Le fondateur de Netexplo souligne aussi l’apparition de nouveaux modes de financement des villes intelligentes. Il cite le récent appel d’offres de Toronto pour la réhabilitation d’une friche industrielle, remporté par Sidewalk Labs, une filiale de Google. « La ville a été davantage convaincue par un acteur du numérique que par un promoteur. Cette décision va avoir des conséquences énormes, tant en termes de gestion des données que de vision de l’urbanisme. » Thierry Happe poursuit en évoquant les logiques préventives des villes résilientes : « Afin d’être moins impactées par les changements climatiques, elles peuvent vouloir investir, par exemple, dans un système de lutte contre les inondations pour préserver les réseaux d’eau potable. Les élus peuvent, en amont, négocier avec les compagnies d’assurance pour réduire ce qu’ils leur paient, et trouver ainsi, par ces économies, de quoi financer les nouveaux investissements. » Dernière tendance en matière de financement : accepter que des entreprises déploient, à titre gracieux, des solutions techniques dans l’espace public. Mais dès lors, les données sont monétisées sans droit de regard des collectivités... à moins de bien le spécifier dans les clauses des partenariats publics-privés ; un point sur lequel le Smart Cities Accelerator devrait insister.