Forte de son succès, la ville de Barcelone n’a cessé de s’étendre et se heurte désormais aux limites physiques de son environnement naturel. Alors que l’extension urbaine est devenue impossible, le parc naturel de Collserola (situé au nord-ouest de la ville) subit une pression de plus en plus forte de la part de la ville. Pourtant, avec une superficie de 81 km², on pourrait facilement penser qu’il constitue une réserve naturelle suffisante. Mais, il est également le seul véritable “poumon” d’une métropole de six millions d’habitants, car la ville de Barcelone, aussi smart soit-elle, ne dispose que de peu d’espaces verts. La mise en valeur et la préservation du parc de Collserola devient alors une nécessité, voire une urgence.
Des actions intéressantes en matière de préservation de l’environnement mais probablement insuffisantes au regard des enjeux qui pèsent sur le parc naturel.
Afin de renforcer sa résilience contre le réchauffement climatique, la ville a mis en œuvre le “Plan vert de Barcelone” (2012-2020). En intégrant le parc naturel de Collserola dans ce Plan Vert, Barcelone entend naturellement le protéger, mais cet espace naturel lui permet surtout de respecter les directives de l’OMS en matière de surface d’espaces verts par habitant.
Renforcer le pouvoir de la gouvernance en place
De leur côté, les responsables du parc exercent un rôle important dans la lutte contre la déforestation, la prévention contre les incendies, ou encore la protection de la biodiversité, en mettant en place des initiatives et des structures pour accueillir le public et le sensibiliser. Cependant, ils doivent également faire face à des usages non autorisés ou des occupations illicites qui constituent une vraie menace pour la faune et la flore locales.
La gestion de ce grand parc urbain relève de la compétence du consortium du Parc Naturel de la Serra de Barcelona, qui est constitué d’une multitude d’acteurs dont l’Aire Métropolitaine de Barcelone, qui y exerce le rôle de pilote. Mais face aux risques de dégradation de l’environnement naturel, ou à l’enjeu fondamental de sensibilisation de la population, il semble que les moyens mis à sa disposition soient insuffisants pour remplir correctement sa mission. Il paraît évident que face à de tels enjeux, la légitimité et le pouvoir de la gouvernance en place sont à renforcer. Ce parc mérite qu’on y investisse davantage de moyens humains et financiers pour sa préservation et sa mise en valeur.
Barcelone, “smart” à l'échelle de la ville mais qui peine à l'être à l'échelle du grand territoire. Finalement, on a le sentiment que les espaces situés en dehors des limites communales de Barcelone peinent à bénéficier des avantages de cette smart city. N’est-il pas temps de changer de stratégie ? De penser plus global ?