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La qualité de vie comme porte d’entrée dans la smart city

étude post Covid
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Yann Rolland, directeur général d’ENGIE Solutions Villes et Collectivités
Le point principal pour les collectivités, c’est d’améliorer la qualité de vie au quotidien pour leurs concitoyens et de participer à la transition vers la neutralité carbone.

L’institut BVA a réalisé pour ENGIE Solutions une enquête (1) « post Covid » sur « Les attentes des Français sur le monde de demain ». Publiés avant le 2ème tour des élections municipales, et avant la nomination du nouveau gouvernement, les résultats de cette enquête prennent un nouveau relief, très favorable aux projets smart city et transition énergétique. Entretien avec Yann Rolland, directeur général d’ENGIE Solutions Villes et Collectivités.

Les résultats de cette étude ont été publiés avant le 2ème tour des élections municipales et de la forte poussée du vote écologiste qui en a résulté. Depuis, il y a eu aussi le discours de politique générale du premier ministre Jean Castex, qui fait des territoires une priorité. Est-ce qu’on entre pour vous dans une nouvelle ère ?
Je ne sais pas si nous entrons dans une nouvelle ère, mais je constate que la volonté du plus grand nombre, c’est l’envie de changement. Les Français ont envie de porter la protection de l’environnement et l’écologie au sein de leurs préoccupations. Ils ont davantage envie de vivre au cœur de leur territoire, ils ont envie de vivre local, d’acheter local… Nous avons tous envie que cette volonté se transforme en réalité. Et c’est là que nous, entreprise, avec nos clients collectivités locales, avons un rôle très important à jouer pour accompagner cette envie.

 

Pour vous, est-ce que cette nouvelle donne aura une traduction concrète dans vos rapports avec les collectivités territoriales ?
Pas encore en termes d’actes, mais en termes de sollicitations, oui. J’étais à Angers la semaine dernière [2ème semaine de juillet]. Nous avons fait le point avec le président de l’agglomération Christophe Béchu et l’ensemble de ses équipes pour voir comment le projet avançait au sortir de la crise Covid, et j’ai été satisfait d’entendre qu’il était sollicité par de nouveaux élus de petites et grandes agglomérations qui voulaient comprendre le projet qu’il lançait à Angers. De notre côté, nous avons également été sollicités par un certain nombre d’élus de collectivités qui nous demandent de venir les rencontrer une fois qu’ils seront installés, pour leur expliquer également ce que nous avons prévu de faire à Angers et ce que nous pourrions faire avec eux sur leur territoire pour participer à ce changement.

Dans ces nouvelles collectivités qui vous ont contacté récemment, est-ce qu’il y a une descente en taille ?
Il y a des collectivités de toutes tailles, et nous avons devancé cette évolution puisque, pour faire la démonstration de ce que pouvait être une smart city, nous avons misen place des laboratoires de toutes tailles. A Lieusaint, en banlieue parisienne (77), nous avons installé un site de démonstration à l’échelle d’une grande ville. A Baugy, dans le Cher, c’est un laboratoire pour la démonstration de la smart city à l’échelle d’une petite commune rurale. Nous disposons de solutions pour l’ensemble des collectivités.

 

Cette enquête a montré aussi un désir plus fort de proximité de la part des Français dans tous les domaines, dont le plus visible est peut-être l’alimentaire. La proximité sera-t-elle la nouvelle quête des projets urbains ?
Plus que de proximité, je parlerais plutôt de capacité à bien vivre dans les territoires. C’est là que nos ambitions et celles des collectivités se rejoignent. Nous sommes capables d’apporter aux collectivités les solutions pour transformer leurs territoires et pour améliorer la qualité de vie des habitants au quotidien au travail comme dans la ville. Cela suppose un certain nombre d’actions pour améliorer la qualité de l’air, la qualité de l’environnement, faciliter les transports urbains, verdir les énergies, optimiser les consommations… L’environnement local qui s’améliore renforce de lien de proximité.

 

La santé apparaît pour 54 % des Français comme une préoccupation de tout premier ordre. Cette compétence n’est pourtant que très partiellement gérée par les collectivités territoriales. Y a-t-il pour vous quelque chose à développer en ce sens pour satisfaire cette demande ?
Ce n’est pas une surprise au sortir de cette crise que la santé apparaisse comme la première préoccupation des Français. Nous avons déjà dans nos offres des services qui placent la santé au cœur de ce que nous pouvons offrir aux collectivités. Cela fait partie d’un projet global qui est celui d’améliorer la qualité de vie au quotidien des habitants.
Je cite à nouveau l’exemple d’Angers. Nous avons remporté l’appel d’offres aux côtés de La Poste, Suez, mais aussi du groupe Vyv, qui est l’un des premiers groupes mutualistes français. C’est la première fois qu’une entreprise comme la nôtre s’associe avec un acteur du monde de la santé pour mener à bien un projet de smart city.
Avec Vyv, nous utilisons les données anonymisées de leurs sociétaires pour offrir des services aux habitants de la ville. Cela consiste, par exemple, à proposer le meilleur trajet domicile-travail aux personnes allergiques ou très sensibles à la pollution afin de leur éviter les zones à risque.
Nous avons également développé des plates formes numériques – dont une qui s’appelle Ôgénie – qui propose aux établissements d’accueil pour personnes âgées des solutions extrêmement simples d’utilisation dans lesquelles les résidents peuvent s’inscrire à des activités ou trouver des réponses à leurs questions.

 

Plus d’un tiers des répondants cite la protection de l’environnement (33 %) et la lutte contre le réchauffement climatique (30 %) comme des priorités. Est-ce que cela mettra davantage de « green » dans vos projets « smart » ?
Permettez-moi de reformuler la question : est-ce que cela poussera les collectivités à mettre plus d’écologie et de transition vers la neutralité carbone dans leurs projets ? Je l’espère bien, parce que nous, les solutions, nous les avons. Nous en avons fait la démonstration en gagnant récemment un réseau de chaleur dans le nord de Rennes en montrant qu’on était capables avec des solutions de biomasse de verdir considérablement la manière dont on produit de l’énergie pour réchauffer les habitants. Nous avons aussi des solutions dans le domaine de l’hydrogène, dans le domaine de la mobilité électrique… Nous avons gagné récemment la mise en place d’un réseau de bornes électriques dans l’agglomération de Strasbourg, nous avons mis en place avec la région Occitanie des solutions d’alimentation en hydrogène sur l’aéroport de Toulouse Blagnac… Nous avons aujourd’hui une gamme de propositions pour verdir les énergies qui est très large : nous avons des solutions pour l’électromobilité, pour l’hydrogène, utilisant la biomasse… Le verdissement des énergies est au cœur de notre proposition. Il y a énormément de choses à faire.
Notre enquête montre que les citoyens comptent sur leur collectivité, et ils ont raison, car il est difficile de verdir sa consommation d’énergie lorsqu’on est un particulier. Par contre, lorsque l’on envisage des solutions à l’échelle d’un territoire via les collectivités locales, nous agissons rapidement sur les énergies consommées d’un très grand nombre. Je suis certain que les élus vont se saisir des attentes exprimées par leurs concitoyens pour verdir les énergies de leurs territoires.

 

Cette étude révèle également de fortes attentes des français vis-à-vis des entreprises. Quel écho suscite cette attente chez ENGIE ?
ENGIE est une des premières entreprises françaises de cette taille à avoir fait figurer dans sa raison d’être l’engagement vers une neutralité carbone. Cela fait partie de l’ADN d’ENGIE et d’ENGIE Solutions en particulier. Le 2ème point, au sujet de notre ADN, c’est la décentralisation. Nous avons 900 implantations en France, soit une dizaine par département, nous sommes donc tout près de nos clients. Il y a longtemps que nous croyons à cette proximité et à la décentralisation.


Quelle est la « porte d’entrée » de ces nouvelles collectivités qui frappent à vos portes : plutôt smart city (projet global) ou transition énergétique ?
C’est les deux. Le point principal pour les collectivités, c’est d’améliorer la qualité de vie au quotidien pour leurs concitoyens et de participer à la transition vers la neutralité carbone. La smart city s’intègre dans les deux.

 

(1) Enquête réalisée par l’institut BVA auprès d’un échantillon représentatif de 1007 Français âgés de 18 ans et plus, interrogés par internet du 5 au 7 mai 2020.La représentativité de l’échantillon a été assurée grâce à la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes:sexe, âge et profession de la personne de référence et de l’interviewé, région et catégorie d’agglomération.

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