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Le « coliving » : un levier d’attractivité du territoire ?

Aménagement du territoire

Comment attirer des jeunes actifs pour redynamiser son centre-ville ? Une des solutions serait d’accueillir des résidences de coliving, dont le principe est d’intégrer des espaces partagés et des services (restaurant, conciergerie, salles de sport…). Une formule qui correspondrait au mode de vie des jeunes actifs. C’est en tout cas le point de vue défendu par la société The Babel Community qui a reçu le soutien de la Banque de Territoires.

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L'idée d'un habitat collectif avec des espaces privés, des espaces partagées et des services sur place (salle de sport, pressing, restaurant...) peut être un facteur d'attractivité pour les villes.

Louer une chambre individuelle en partageant des espaces avec les autres résidents (cuisine, salle de sport, bureaux…) et en disposant d’une offre de services directement dans l’immeuble : restaurant, pressing, conciergerie, animations, etc. Tel est le principe du « coliving », une déclinaison de l’habitat partagé venue des Etats-Unis qui se développe en France depuis trois ou quatre ans. Selon The Babel Community, un des pionniers du secteur, la formule séduit aujourd’hui un nombre grandissant de collectivités.
Cette entreprise marseillaise va ainsi inaugurer sa troisième résidence de coliving, dès le mois prochain, dans la cité phocéenne. Elle avait déjà ouvert sa première résidence à Marseille en 2017, puis une autre à Montpellier en 2019. Des projets similaires sont également engagés à Grenoble, Villeneuve-d’Ascq, Lille, Aix-en-Provence, Paris ou Bordeaux. Et des discussions sont en cours avec une dizaine d’autres collectivités. Au total : l’objectif de The Babel Community est d’ouvrir 25 résidences de coliving d’ici 2025.
Pourquoi le concept fait-il des émules ? « C’est un élément d’attractivité du territoire. Une résidence de coliving répond aux besoins de jeunes actifs qui peinent à trouver des logements de qualité en centre-ville à des prix attractifs », explique Benoît Jobert, co-fondateur. « En mutualisant les espaces, nous parvenons à proposer des tarifs débutant à 600 euros par mois pour une chambre avec salle de bains et toilettes individuels. Outre mutualiser les coûts, le partage d’espaces est aussi un élément de convivialité. Les résidents y partagent des activités et s’ouvrent également sur leur ville, en rencontrant des habitants. Car nos restaurants, espaces de coworking ou salles de sport, sont aussi accessibles aux non-résidents ».


Redynamiser le centre-ville

Dans ses deux résidences déjà disponibles, The Babel Community affiche un taux d’occupation d’environ 95 %. La preuve que ce type de formule trouverait aujourd’hui rapidement son public, assure l’entreprise. « Un "babel" c’est 200 à 300 jeunes actifs qui viennent vivre et travailler sur le territoire en moins de trois mois ». Une résidence de coliving susciterait également le développement de commerces sur le site ou à proximité. À Marseille, la deuxième résidence est ainsi construite dans les anciens locaux des Galeries Lafayette, qui ont fermé leurs portes en 2016. Outre les logements de The Babel Community, l’immeuble va également accueillir des commerces en rez-de-chaussée, notamment l’enseigne Boulanger. « La ville nous a grandement facilité les choses, notamment dans l’instruction du permis de construire. Elle voulait préserver l’activité de ce quartier ».
Au final, le coliving serait un levier de redynamisation du territoire, assure l’entreprise marseillaise. Un avis partagé par la Banque des Territoires, qui s’est associé en 2020 à The Babel Community pour développer six résidences d’une valeur de plus de 200 millions d’euros. Les deux acteurs ont pour cela créé une société commune afin de cofinancer le projet et ensuite être copropriétaire des résidences. « En contribuant au déploiement d’une offre hôtelière et de restauration innovante, qui répond aux attentes d’un large spectre de clientèle, la Banque des Territoires répond pleinement à samission d’être au service de territoires plus attractifs », déclarait en octobre dernier, Olivier Sichel, directeur de cette entité de la Caisse des dépôts.
The Babel Community n’est pas le seul acteur sur ce marché émergeant du « coliving ». La société Lime propose des prestations de ce type à Bayonne, tout comme la start-up Colonies qui dispose de logements partagés à Fontainebleau, Paris ou Noisy-le-Grand. Station F, l’incubateur de startups fondé par Xavier Niel, propose également plus d’une centaine des logements en coliving à Ivry-sur-Seine pour y loger ses jeunes entrepreneurs. « Le coliving devrait s’imposer comme une brique incontournable du logement dans la smart city. Il correspond au mode de vie des jeunes actifs et répond à la volonté des collectivités de connecter davantage les habitants avec leur territoire », conclut Benoît Jobert.

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