Grenoble a révisé en 2020 son PCAEM (Plan Climat Air Énergie Métropolitain), l’assortissant de nouveaux objectifs et d’un catalogue de mesures très ambitieux. Dans ce cadre, et avec l’objectif d’associer les citoyens à la lutte contre le réchauffement climatique, la métropole a décidé d’organiser une convention citoyenne, sur le principe de celle initiée en 2019 au niveau national. Elle réunira 150 habitants tirés au sort (par sondage téléphonique) et représentatifs de la diversité du territoire (49 communes). Ils seront appelés à proposer des mesures visant à compléter les politiques publiques locales.
Pascal Clouaire, vice-président de Grenoble-Alpes Métropole chargé de la participation citoyenne, de la culture et de l’éducation |
Les propositions formulées seront soumises au vote des conseillers métropolitains qui pourront les avaliser ou les rejeter. De plus, un référendum local au suffrage universel permettra de décider de l’avenir des propositions les plus controversées. « Nous sommes la seule métropole en France à lancer ce type d’initiatives mais il faut dire que le réchauffement climatique est sans doute plus visible ici », explique Pascal Clouaire, vice-président de la métropole chargé de la participation citoyenne, de la culture et de l’éducation, « en effet, nous sommes sur un territoire de montagne, les modifications sur la faune et la flore sont déjà importantes et l’impact économique sur les stations de ski est problématique ».
Cinq sessions de travail de mars à juillet
Avec cette convention citoyenne, la capitale des Alpes cherche aussi à poursuivre la construction d’une citoyenneté métropolitaine. En effet, alors que les communes ont près de 250 ans d’existence, les métropoles sont beaucoup plus récentes et souffrent notamment de l’absence d’élections au suffrage universel direct à leur échelon. « Nous souhaitons en effet renforcer le débat public car la démocratie représentative n'est pas suffisante pour faire face aux défis climatiques », indique Pascal Clouaire, « et puis, n’oublions pas que Grenoble a toujours été un territoire d’expérimentations démocratiques ».
D’ici la fin février, les 150 citoyens tirés au sort seront connus. Concrètement, au cours de cinq sessions de travail, qui auront lieu de mars à juillet, ils auront pour mission de répondre à deux questions principales :
- Quelles actions mettre en place à l’horizon 2030 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en favorisant la justice sociale ?
- Quelles actions et quelle trajectoire engager pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ?
Pour y parvenir, les participants pourront notamment s’appuyer sur une étude prospective réalisée par la métropole qui décline au niveau local le rapport Transition(s) 2050 de l’Ademe. Par ailleurs, ils pourront échanger avec des experts et participeront à des débats contradictoires. Les propositions qui ressortiront des travaux seront rendues publiques en septembre 2022, puis soumises au conseil métropolitain d’ici la fin de l’année. Le référendum portant sur les propositions complexes, ou suscitant un débat important, aura lieu en 2023.