L’ObSoCo (Observatoire Société et Consommation) vient de publier la 6e édition de son Observatoire des mobilités émergentes, créé en 2014 pour mesurer et suivre dans le temps l’engagement des Français en matière de nouvelles mobilités. Réalisée auprès d’un échantillon de 4000 personnes représentatif de la population française, cette nouvelle étude couvre très largement le sujet (les déplacements en train et en avion sont également étudiés) et s’avère notamment riche d’enseignements au sujet des services de mobilité partagée.
En effet, selon l’ObSoCo, l’usage de ces derniers tend à stagner, voire à refluer. Ainsi, 5% des Français utilisent les services de vélopartage, mais seulement 2% de manière régulière (au moins une fois par mois). Des scores qui affichent une étonnante stabilité depuis 2016.
Trottinettes électriques : la propriété tend à remplacer la location
De leur côté, les trottinettes électriques ont désormais convaincu 7% des Français (essentiellement les moins de 35 ans et les habitants des métropoles). Si 46% d’entre eux utilisent les équipements en libre-service, 84% sont désormais propriétaires de leur propre trottinette. La tendance à la baisse de la pratique locative est d’ailleurs confirmée par des anticipations d’usage négatives sur les trottinettes en libre-service.
Les services d’autopartage sont utilisés par 4% des automobilistes, soit un taux en légère hausse (+1 point) par rapport à 2016. Plusieurs paramètres sont majoritairement cités par les personnes interrogées pour expliquer ce faible score : des manques de disponibilité fréquents, des zones d’usage trop restreintes et des tarifications jugées inadaptées.
20% des Français covoiturent, un score en baisse
L’étude révèle par ailleurs une diminution sensible du nombre de covoitureurs par rapport à 2016. En effet, 20% des propriétaires de véhicules ont accueilli des passagers (hors membres du foyer) en covoiturage au cours des 12 mois précédant l’enquête, soit 8 points de moins qu’en 2016. Dans le même temps, 19% de ceux qui se déplacent en voiture ont eu recours au covoiturage en tant que passager, soit une régression de 6 points. Toutefois, pour le covoiturage, les anticipations d’usage pour les années à venir restent positives.
Alors où sont les bonnes nouvelles ? Du côté des mobilités actives (marche, vélo) qui poursuivent leur progression, générant d’ailleurs de fortes attentes en matière d’infrastructures dédiées. En effet, 67% des Français disent privilégier au maximum la marche à pied dès qu’ils en ont l’occasion. Pour autant, 35% d’entre eux considèrent comme insuffisante la place accordée aux trottoirs dans leur commune et 43% sont parfois contraints de renoncer à se déplacer à pied faute d’infrastructures suffisamment praticables (trottoirs trop étroits, en mauvais état ou discontinus).
De même, alors que 36% des personnes interrogées utilisent le vélo pour se déplacer, la part d’usagers réguliers (au moins une fois par mois) est en hausse de 7 points par rapport à 2016, pour atteindre près d’un quart de la population (23%). Toutefois, le manque d’infrastructures adaptées est mentionné par près de la moitié des Français, notamment en raison du nombre trop restreint de pistes cyclables au sein de leur commune.