10% des usagers renonceraient à l’achat ou se séparerait d’une voiture grâce à leur abonnement vélo. C’est l’un des enseignements du premier rapport du vélo public, dévoilé par l’association des acteurs du vélo public (AAVP) et l’Ademe, le 17 octobre. Selon l’étude, 49% des abonnés à une location longue durée (VLD) et 26% des abonnés libre-service (VLS) déclarent utiliser moins leur voiture.
« Il s’agit d’un outil majeur pour réduire l’usage de la voiture », souligne l’association des acteurs du vélo public, dans un communiqué, qui estime que « cette tendance fait écho au Plan Vélo lancé par Elisabeth Borne en 2018. » Ce dernier fixait un objectif de part modale du vélo de 12% d’ici à 2030. Le rapport indique que les services vélos contribuent à l’augmenter sensiblement avec 34% des abonnés VLS et 39% des abonnés VLD qui conservent le vélo comme mode principal de déplacement pour leur trajet domicile-travail, après avoir utilisé ces différents services.
« La voie vers la démotorisation passera par les services vélos »
« Nous sommes fiers de pouvoir démontrer pour la première fois en France l’impact réel des services vélos déployés par les collectivités. Au vu de ces premiers résultats, le constat est sans appel : l’accélération du report modal vers le vélo, donc la voie vers la démotorisation, passera en grande partie par ces services vélos et les collectivités y jouent un rôle majeur », souligne Nicolas Roussel, président de l’AAVP. Dans le même temps, le rapport montre que l’électrification des flottes de vélos publics incite de plus en plus de personnes à monter en selle.
49% des usagers ont en effet refait du vélo grâce à l’accès à un de ces services. La part de femmes abonnées a également sensiblement augmenté, avec la hausse de la part de vélos électriques dans les services VLD. Les deux roues électriques représentent actuellement 85% du parc VLD contre 11% en 2015. Quant aux femmes, elles représentent 62% des abonnés VLD. Pour les deux tiers des abonnés, l’usage des vélos proposés par les collectivités est d’ailleurs préféré à celui du vélo personnel car il est plus économique et plus sécurisé face au vol, et l’entretien est confié au gestionnaire du service.
2 200 emplois directs
« Toutes les données qui améliorent les connaissances autour du vélo sont les bienvenues, estime Florence Gall, déléguée générale de la filière vélo, au sein de l’association de promotion et d'identifications des cycles. Ce rapport aura bien sûr une place dans la future gouvernance de la filière vélo en construction. » Sur le plan économique, le rapport du vélo public évalue le poids des services à 2 200 emplois directs. Leur ouverture et leur développement, opérés par les autorités organisatrices de la mobilité, est en effet synonyme d’activités dans le territoire.
Au total, 168 répondants, gestionnaires de services, et 4571 usagers ont répondu à l’enquête qui a pour ambition « d’inscrire les services vélos à l’agenda politique comme solution de décarbonation et de maximiser sa part modale. » Ce rapport sera d’ailleurs « actualisé à fréquence régulière afin de mieux accompagner le développement des pratiques », souligne l’association des acteurs du vélo public.