En Haute-Garonne, le plan de déploiement de la fibre optique, lancé en 2018, touche à son terme puisque 318 000 prises ont été installées (pour près de 180 000 abonnés à ce jour). Ainsi, cette opération, menée sous la houlette du syndicat mixte HGN (Haute-Garonne Numérique) avec l’objectif d’apporter du très haut débit sur tout le territoire (hors zones d’investissement privé), est aujourd’hui accomplie à 98 %.
Victor Denouvion, président de HGN et conseiller départemental en charge du numérique |
« Désormais, nous souhaitons agir à l’échelle du département pour accompagner les communes, les intercommunalités et les citoyens dans le développement de leurs usages du numérique », explique Victor Denouvion, président de HGN et conseiller départemental en charge du numérique. Dans cette perspective, le conseil départemental a adopté fin mars sa feuille de route numérique pour la période 2024-2028.
Fruit d’un travail concerté entre le département, HGN et HGI (Haute-Garonne Ingénierie), cette dernière est construite autour de 5 axes principaux : la résilience des réseaux, l’inclusion numérique, la cybersécurité, la gestion des données et la création d’un catalogue de services. « En ce qui concerne les réseaux, nous allons bien entendu terminer le déploiement de la fibre optique, mais aussi avancer en matière d’IoT, par exemple en réutilisant les points hauts 4G-LTE-WiFi qui étaient jusqu’à présent notamment exploités pour couvrir les zones blanches », indique Victor Denouvion.
IoT, inclusion numérique et cybersécurité
Le département a en effet la volonté de s’inscrire dans un projet de territoire connecté et durable en déployant un réseau IoT bas-débit. « Depuis que nous avons officialisé cette démarche, les cas d’usage affluent, souligne Morgan Hervé, DGS de HGN, par exemple pour améliorer l’éclairage public avec du pilotage à l’armoire, optimiser la gestion des déchets dans les points d’apport volontaire ou encore faire de l’autoconsommation collective avec le Sicoval (communauté d’agglomération du sud-est toulousain) ». L’amélioration de l’efficacité énergétique (suivi des consommations), la gestion de la ressource en eau (relève des compteurs, détection de fuites) et le suivi de la qualité de l’air (intérieur et extérieur) font également partie des cas d’usage envisagés.
En matière d’inclusion numérique, la feuille de route a pour objectif d’accompagner les usagers dans toutes leurs démarches numériques, notamment en pérennisant l’expérimentation du dispositif PASS Numérique et en initiant une gouvernance de tous les acteurs de l’inclusion numérique au niveau départemental. « La protection contre les cyberattaques constitue aussi une de nos priorités, poursuit Victor Denouvion, le conseil départemental subit de nombreuses attaques chaque semaine, et nous souhaitons aider toutes les collectivités du département sur ce sujet ». Ainsi, une prestation d’évaluation du niveau de sécurité sera proposée aux mairies et intercommunalités. Elle inclura une offre de base en matière de cybersécurité. « Nous allons également mener des actions pour acculturer les agents à ces problématiques de sécurité numérique », souligne Victor Denouvion.
Une régie de la donnée et un catalogue de services
En matière de gestion des données et d’utilisation de l’IA, la Haute-Garonne souhaite avancer vers plus de souveraineté, notamment en créant une régie de la donnée visant à consolider des données provenant de différentes sources. Le département compte également mettre en œuvre des solutions d’assistants à base d’IA, notamment pour les directions des ressources humaines et de la commande publique. Le projet d’un « Laboratoire Innovation numérique 31 » est également dans les cartons.
« Enfin, la création d’un catalogue de services constitue une vraie demande de la part des collectivités du département », précise Victor Denouvion. Il visera à accompagner les communes dans leur transformation numérique. Parmi les premiers services proposés, notons la création d’une centrale d’achat, un accompagnement sur les enjeux du numérique responsable, et la mise en place d’un support aux communes pour le maintien en condition opérationnelle de leur système d’information.