Sylvain Chauvet, chargé du développement de la ville connectée à Martigues |
Ces dernières années, la Ville de Martigues a connu de forts épisodes de sécheresse. Dans ce contexte, la préservation de la ressource en eau est devenue « une priorité pour la municipalité », souligne Sylvain Chauvet, chargé du développement de la ville connectée. Pour faire des économies, la commune s’est équipée d’un système d’arrosage connecté.
Jusque-là, beaucoup de moyens étaient déployés pour alimenter en eau les différents espaces verts. Sans compter les contraintes météorologiques et les restrictions imposées par les arrêtés préfectoraux. « Nous n’avions pas de vision sur le long terme. Pour schématiser, nous respections les préconisations qui étaient d’arroser le gazon, pendant l’été, environ 20 minutes par jour. Sauf que le taux d’humidité des sols dépend de l’ensoleillement de la parcelle, du climat et du type de plantes », résume le chargé du développement de la ville connectée.
Des sondes d’humidité dans les sols
Pour s’adapter à ces différents paramètres, la collectivité a installé des sondes d’humidité des sols dans ces espaces verts et s’adaptent aux besoins des plantes. « Nous déclenchons l’arrosage automatiquement, en fonction des seuils que l’on détermine. Ils peuvent, par ailleurs, être modifiés pour s’adapter aux différentes saisons », poursuit Sylvain Chauvet. Le système a ainsi obtenu une dérogation pour continuer à arroser en période de restriction.
Ce dernier est par ailleurs relié à une plateforme et à une application appelée Green City Zen, pour être piloté. Ces outils sont eux-mêmes connectés au réseau de communication LoRaWAN. « Nous avons utilisé cette technologie pour des questions de sobriété numérique. Elle est commune à plusieurs cas d’usage », précise Sylvain Chauvet.
Détecter les fuites grâce à des capteurs
Grâce à des capteurs, installés au niveau des compteurs d’eau, la municipalité peut également détecter les fuites. « Quand il n’y a pas de programme d’arrosage en fonctionnement et que l’on détecte une consommation d’eau, c’est que potentiellement il y a une fuite. Notre système nous permet par ailleurs de couper l’arrivée d’eau lorsqu’aucun arrosage n’est programmé », détaille-t-il.
Martigues a d’abord installé ce système connecté sur quatre zones de tests pendant un an afin de l’expérimenter au fil des quatre saisons. « Nous avons notamment détecté des fuites que nous n’avions pas du tout identifiées auparavant. Dont une qui consommait 500 litres par heure », souligne Sylvain Chauvet.
Désormais, Martigues envisage d’étendre ce système à toute la ville. 70 zones devraient être équipées dès cette année. Avant les 210 restantes, l’année prochaine. « Nous sommes la première ville de France à étendre ce système à tout notre territoire. Notamment parce que les systèmes qui permettent une meilleure gestion de l’arrosage et des coupures automatiques sont assez récents. »
Au total, la Ville a investi 960 000 euros pour s’équiper. Et a bénéficié d’une aide de l’Agence de l’eau à hauteur de 50 % de ce budget. Grâce à cela, elle espère réaliser en moyenne 50 % d’économie d’eau, soit 150 000 m³ sur l’année.
Retrouvez dans ce lien la présentation détaillée de Sylvain Chauvet sur le même sujet à l'occasion de l'événement REX | Territoires connectés et durables le 26 mars à Paris