Orange Ile-de-France et Fraîcheur de Paris, société qui exploite et développe le réseau de froid de la Ville de Paris, s’associent pour faciliter l’extension de cette vaste infrastructure de la capitale qui possède déjà plus de 100 km de canalisations. Un partenariat a ainsi été signé mercredi 4 septembre entre Karine Dussert-Sarthe, directrice de la direction Orange Ile-de-France et Audrey Guern, directrice générale de Fraîcheur de Paris. Il va permettre au concessionnaire du réseau de froid de Paris d’utiliser 50 km de galeries souterraines de l’opérateur pour étendre le réseau.

L’atout de cette alliance tient dans l’exploitation de l’infrastructure existante. « L’optimisation des infrastructures disponibles représente une réelle opportunité pour permettre une meilleure surveillance des réseaux souterrains tout en limitant les travaux en voirie, source de gêne pour les parisiens », a souligné dans un communiqué : Audrey Guern, directrice générale de Fraîcheur de Paris.

L’extension du réseau va conduire à raccorder de nouveaux clients au réseau de froid, et ainsi passer de 808 à 2 300 sites bénéficiaires, dont 300 équipements sensibles (Ehpad, crèches, écoles, etc.). L’hôpital des Quinze-Vingts, situé dans le 12e arrondissement de Paris, devrait être le premier établissement hospitalier de la capitale à être raccordé à l’automne au réseau de froid.

3000 abonnés en 2042

L’ambition de la Ville de Paris est de couvrir l’ensemble du territoire parisien en 2042, et de desservir plus de 3000 abonnées par plus de 250 km de réseau, avec 22 centrales de productions et 9 installations de stockage. Le réseau de froid de Paris, dont la première centrale a vu le jour en 1978 aux Halles, est le plus grand de France et d’Europe. Il compte en 2024 : 12 sites de production (la dernière centrale a été inaugurée le 13 juin 2024 au sous-sol de l’Adidas-Arena pour couvrir le quartier de La Chapelle) et 4 sites de stockage qui fournissent près de 420 GWh/an de froid. Ce réseau rafraîchit 7 millions de m2 dans Paris.

Cette infrastructure est alimentée à 100% en électricité verte, dont la récupération de la fraîcheur de la Seine ainsi que des tours aéro-réfrigérantes. Des musées y sont connectés, tout comme le site de Radio France, le Forum des Halles, plusieurs grands magasins parisiens et bientôt l’Opéra Bastille. « Nous allons aussi y raccorder prioritairement des établissements de santé ainsi que des écoles, des crèches et des EHPAD, avec des abonnements adaptés », nous confiait récemment Dan Lert, adjoint à la Maire de Paris en charge de la transition écologique, du plan climat, de l’eau et de l’énergie. « L’objectif est d’éviter la prolifération de systèmes de climatisation autonomes à Paris. Selon certaines prévisions (Enedis et RTE), ces climatisations autonomes pourraient équiper jusqu’à 50% des parisiens en 2050. Ces équipements pourraient alors augmenter la chaleur de 2 degrés à Paris ».

Lire également notre dossier « Réseaux de chaleur et de froid, l’arme fatale pour stabiliser les factures d’énergie ? » à paraître en septembre dans Smart City Mag N°62.