Depuis le 16 septembre et jusqu’au 26 octobre, l'eurométropole de Strasbourg mène une expérimentation visant à améliorer la fluidité de la circulation dans le centre-ville. En effet, un dispositif de transport de colis par tram a été mis en place en partenariat avec Alstom, La Poste et CTS (Compagnie de Transports Strasbourgeois).

« A l’origine, l’idée vient d'Alstom qui souhaitait explorer les possibilités de faire du transport de marchandises dans les voitures de tram », explique Anne-Marie Jean, vice-présidente de la métropole en charge de l’économie, « comme à Strasbourg toutes les conditions étaient réunies pour mener à bien ce test, ils nous ont contactés et nous avons dit banco car la thématique de la logistique urbaine fait partie de nos priorités ».

Un acheminement par tram, puis en vélo-cargo

« Vers 9 h, un opérateur de La Poste prend en charge les colis dans la voiture de tête du tram, à l’avant de la rame, ce qui va condamner une dizaine de places seulement », poursuit Anne-Marie Jean, « à l'arrivée au terminus, place de Broglie, un autre facteur est présent avec un vélo-cargo pour distribuer les colis dans l’hyper-centre ».

L’objectif de cette période de test est de vérifier que des colis peuvent être transportés sans altérer le confort des voyageurs (en cas de freinage d’urgence par exemple), ni l’exploitation normale du réseau de trams. In fine, l’opération vise est bien sûr à réduire le nombre de camions de livraison dans le centre-ville.

Selon la Mission d’information sur la logistique urbaine durable, dont le rapport a été rendu le 24 mai 2022, le transport des marchandises en ville représenterait 20 % du trafic urbain et 30 % de l’utilisation de la voirie. Il serait responsable de 25 % des émissions de gaz à effet de serre et de 35 % à 45 % des émissions de particules.

La logistique fluviale également testée

« Ce pilote s’inscrit dans notre stratégie globale de logistique urbaine, pour laquelle nous avons établi une feuille de route l’année dernière en concertation avec tous les acteurs concernés », souligne Anne-Marie Jean, « nous cherchons à identifier les freins à la mise en place d’une logistique urbaine vertueuse, encombrant le moins possible l’espace public, et limitant l’émission de pollution ».

Du reste, Strasbourg n’en est pas à son coup d’essai sur le sujet puisque la ville a déjà mis en place une solution de logistique fluviale pour acheminer des marchandises depuis le port vers le centre-ville. Par ailleurs, dans le quartier de la Citadelle, un démonstrateur est en cours pour transporter par voie d’eau tous les matériaux et équipements nécessaires à la réalisation de travaux.

« A l’issue de l'expérimentation sur le transport de colis en tram, nous déciderons si nous pouvons pérenniser le dispositif, et peut-être transporter d’autres types de marchandises », indique Anne-Marie Jean, « nous essayons d’être un véritable laboratoire d’innovation pour la transition écologique de l’économie ».