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[Assises de l'IA et des Territoires] : l’accélération se confirme

Intelligence artificielle

De l’aide à la rédaction de documents, à la lutte contre les fuites sur les réseaux d’eau, en passant par les chatbots intelligents … les usages de l’IA dans les collectivités se diversifient. Mais l’objectif principal reste d’améliorer l’efficacité de l’action territoriale. Cette approche pourrait cependant évoluer vers le développement de nouveaux services. Des questions restent toujours en suspens : la souveraineté des solutions, leur retour sur investissement, leurs impacts environnementaux et leur passage à l’échelle. Tous ces sujets, et bien d’autres, ont été évoqués le 2 octobre dernier durant la quatrième édition des Assises de l’IA et des Territoire, organisées par Smart City Mag en partenariat avec la FNCCR et la Banque des Territoires.

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« Le sujet de l’IA s’est largement enrichi et diffusé dans les territoires. Il y a aujourd’hui une multiplicité de cas d’usages et un déploiement dans toutes les typologies des collectivités », a observé, en introduction de l’évènement : Emmanuel Passilly, Responsable "Infrastructures et données territoriales " du Groupe Caisse des Dépôts. « Des cas d’usages un peu anecdotiques, ou expérimentaux, sont désormais au cœur du quotidien des acteurs des territoires, des collectivités à leurs partenaires privés ». Crédit photo : Jean-Michel Sicot
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« Nous allons mettre en production une IA générative pour la traduction, auprès du grand public, des fiches délibératives des subventions», a confié Bernard Giry (à droite), DG Transformation Numérique, Région Ile-de-France. Il a aussi évoqué un POC autour de la lutte contre le gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires. « Le coût reste un enjeu, car ce que l'on économise grâce à l'algorithme correspond grosso modo à ce que l’on a donné à la startup ». Pascal Chevallot, Ingénieur développement de services mutualisés pour la transition numérique au SYANE a évoqué l’expérimentation d’une IA générative pour construire un modèle d'affaires autour de l’IoT. « Nous avons réussi à construire ce modèle en une journée grâce à l’IA. A la main, cela nous aurait pris un mois ». Crédit photo : Jean-Michel Sicot
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« Les collectivités se concentrent aujourd’hui sur les usages de l'IA pour augmenter les performances des agents. C’est un premier objectif. Mais le vrai sujet sera la création de valeur pour l'ensemble de la collectivité, notamment les citoyens, via de nouveaux services », a déclaré Mick Levy (à gauche), IA Directeur Stratégie & Innovation chez Orange Business. Michel-Marie Maudet, animateur OpenLLM France et directeur général de Linagora, a confié avoir mis en place, pour le ministère des Armées, une IA générant des verbatims et des résumés de réunions. « La prochaine étape sera d'ajouter des outils pour interagir avec ces contenus en langage naturel. » Il a également recommandé de ne pas tenter d’entrainer une IA soi-même. « C’est beaucoup trop compliqué. Mieux vaut faire un usage plus raisonné de l’IA ». Crédit photo : Jean-Michel Sicot
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Le cabinet Civiteo et l’Observatoire Data Publica ont passé à la loupe 150 projets d’IA de territoires. Cette étude sera présentée en intégralité le 12 novembre prochain, mais Jacques Priol, président des deux structures, a dévoilé quelques premiers enseignements durant les Assises. « La diversité des usages de l’IA est très large, et va du plus simple (utiliser ChatGPT pour rédiger un contenu) au plus compliqué (prendre des décisions d’urbanisme basées un des modélisations et des simulations d’IA) », a-t-il indiqué. Très majoritairement, l’IA est utilisée pour « améliorer l’existant et gagner en efficacité », plutôt que pour développer des services de rupture (innovation forte). Enfin, l’usage de l’IA générative est en forte progression. Il est passé de 41% en 2023 à 52% en 2024 dans les territoires étudiés (chiffres provisoires). Crédit photo : Jean-Michel Sicot
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« Nous avons publié un référentiel de l'IA frugale, qui propose 31 bonnes pratiques pour que les projets d'IA soient vertueux d’un point de vue environnemental. Une première recommandation est qu’un projet IA doit toujours répondre à un besoin clairement identifié », a déclaré Juliette Fropier, chef de projet intelligence artificielle et transition écologique à l’Ecolab du Ministère de la Transition Ecologique. Un avis partagé par Jean-Baptiste Crumeyrolles, Chargé de projets PIA France 2030 TID & DIAT à la Banque des Territoires. « La première question à se poser est celle de l'utilité de l'IA et des alternatives techniques. Ensuite, il y a des bonnes pratiques comme réduire la taille des modèles ou la quantité de données exploitées ». Crédit photo : Jean-Michel Sicot
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« L'impact environnemental de l'IA est un des critères d'évaluation de nos POC. Cet enjeu n'a pas freiné le lancement de projets, mais nous restons vigilants sur ce point », a souligné Gwennaelle Cosat Le Vaillant, Directrice Numérique, Innovation et Smart Région à la Région Ile-de-France. Selon Alexis Semmama, directeur général d'Eridanis : « La réplicabilité améliore le coût environnemental d'un projet d'IA, car il est alors exploité par plusieurs territoires. C’est pourquoi nous créons une IA visant à répliquer, sur d'autres territoires, le projet RECITAL ». Ce projet de Noisy-le-Grand vise à réduire de 50% la consommation énergétique des bâtiments publics, d’ici 2030, en optimisant les rénovations grâce à l’IA. Crédit photo : Jean-Michel Sicot
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« Il n'y a pas d'IA sans data, et pas de datas sans humains. A Saint-Quentin-en-Yvelines nous utilisons l'IA pour observer et analyser les comportements de mobilité, via une dizaine de sources de données, dont celle de véhicules connectés », a déclaré Bruno Martin, directeur commercial d'Hexadone (au centre). Une approche " multi-data " partagée par Ludovic Boitel (à gauche), de la métropole Toulon Provence Méditerranée : « Nous utilisons l'IA pour analyser l'état de notre voirie, en traitant des images vidéo et aussi en exploitant des données LiDAR, collectées via des véhicules embarquant une série de capteurs ». A Asnières-sur-Seine : « L'IA nous permet de compter et différencier les flux de déplacements (camions, piétons, vélos...) via des capteurs installés sur des luminaires. Ces données nous aident à aménager la voirie pour fluidifier les mobilités », a confié son maire-adjoint, Frédéric Sitbon. Crédit photo : Jean-Michel Sicot
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« Pour lutter contre les dépôts sauvages de déchets, nous utilisons deux caméras nomades intégrant de l'IA. Elles détectent uniquement ce type de comportements, sur des sites sensibles, avec des résultats probants », a déclaré Olivier Gay (à gauche), conseiller municipal Délégué aux Déplacements inter-citadins et à la Lutte contre les incivilités de la Ville de Valbonne Sophia Antipolis. Dans le département de l'Oise : « Nous allons expérimenter l'IA dans le domaine de la vidéoprotection, au sein de notre centre de supervision départemental (CSD). Elle sera testée pour l'analyse en temps réel et en différée des images des 1300 caméras déjà remontées de notre territoire pour divers usages notamment le dépôt sauvage ou le stationnement interdit », a résumé Jonathan Lang, directeur technique d'Oise THD. Crédit photo : Jean-Michel Sicot
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« L'IA peut servir à prioriser les travaux sur les réseaux d'eau, sachant qu'en moyenne : 20% des canalisations sont changées inutilement », a rappelé Alexandra Barth, Responsable des investissements numérique à la Banque des Territoires. « Nous utilisons une IA et un jumeau numérique qui servent à optimiser la gestion de l’eau. Plus ce jumeau est précis, plus l'IA est efficace et donc sobre dans sa consommation d'énergie », a confié Yann Dantal, Chef de projet Grande Infrastructure de Recherche au BRGM (au centre). Hubert Baya Toda, CEO et fondateur de Leakmited a présenté sa technologie d’identification des fuites sur les réseaux d’eau grâce à l’IA (lire aussi SCM N°58). « Notre modèle exploite des données issues d’un million de fuites d’eau, pour isoler les 20 à 30% du réseau ayant le maximum de risques de fuites. Il y a beaucoup de données manquantes dans le domaine de l'eau et l’IA apporte une réponse efficace à ces lacunes d’informations ». Crédit photo : Jean-Michel Sicot
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