La ville de Brownsville, au Texas, a annoncé vouloir se transformer par la 5G, pour construire le futur de la municipalité et devenir l’une des villes les plus connectée au monde. Avec l’aide de l’entreprise d'ingénierie informatique NTT Data, elle déploie plusieurs antennes pour constituer un réseau privé indépendant capable de remonter, via divers capteurs, des données qui seront analysées par l’IA.

En France, Toulouse mène déjà une stratégie similaire depuis 2023, dans le cadre de son projet HI5 (High Connectivity via 5G) réalisé avec l’opérateur Alsatis et l’équipementier Nokia, qui prévoit une expérimentation sur trois ans, jusqu’à fin 2025. Les deux projets se démarquent dans leur ambition, similaires sur certains cas d’usage, mais un peu différents dans leurs finalités.

Les deux collectivités ont fait le choix d’un réseau 5G privé pour moderniser leur infrastructure. A Toulouse, le réseau 5G privé s’inscrit dans une démarche de souveraineté numérique. « Toulouse a toujours été innovante en matière de communication, elle a été la première ville à déployer la 3G, puis la 4G dans le métro. Nous poursuivons avec la 5G pour en faire l’ADN de notre smart city. Le réseau déployé par la Ville ne concurrence par les opérateurs, il est là en complément pour offrir un canal dédié », explique Bertrand Serp, vice-président à la métropole en charge de la transition digitale.

Brownsville et Toulouse ont chacune débuté par un usage lié à la sécurité. La solution de NTT Data fournira des analyses de données, des prévisions par IA et des recommandations en temps réel aux autorités municipales pour les aider à surveiller et à gérer les espaces publics, les parcs et les rues, ainsi qu'à identifier et à résoudre les problèmes de sécurité publique. « Brownsville est une ville frontière jouxtant le Mexique. Elle détient par ailleurs le complexe SpaceX Starbase, dont les activités sont sensibles », justifie Nicolas Méchin, directeur technique chez NTT Data en France. De son côté, Toulouse a connecté certaines de ses quelque 500 caméras de vidéosurveillance à la 5G pour sécuriser des bâtiments, notamment des chantiers.

Dans l’attente de l’IoT massif

L’atout de la 5G pour avoir diverses informations de mobilité en temps réel et comprendre le fonctionnement sous-jacent d’une ville est relevé par les deux collectivités. Brownsville axe ainsi ses déploiements sur la gestion des flux de mobilité et du comptage de personnes. « La 5G correspondra aux usages dans notre troisième ligne de métro, prévue pour 2028 », se réjouit de son côté Bertrand Serp, à Toulouse.

Les deux ambitionnent également de faire de leur réseau 5G privé un réseau d’entreprises. Pour l’activité portuaire à Brownsville, qui voit le transport de gaz liquide en hausse exponentielle, et pour l’aéronautique à Toulouse. Une expérimentation aura lieu fin 2025 à Toulouse. « La mobilité est le secteur où la 5G est pour l’heure la plus pertinente », confirme Nicolas Méchin.

La prochaine étape pour les deux collectivités sera d’opérer de l’IoT massif, notamment pour des usages en faveur de la ville durable. « Connecter n’importe quel objet donnera accès à des usages aujourd’hui inaccessibles », assure Nicolas Méchin. A Toulouse, de premières idées émergent : « Quand il y aura assez d’objets connectés en 5G, nous pourrons travailler sur la massification et agir par exemple pour l’anticipation des crues », détaille Bertrand Serp, qui échange avec d’autres métropoles, à l’image de Lille ou Strasbourg, intéressées par les nouvelles possibilités de la 5G et qui ont besoin d’exemples comme Brownsville et Toulouse dans leurs prises de décision.

Lire aussi notre Compte rendu « Ze5GDay Quels cas d’usages pour la 5G en 2024 ? » dans le numéro 61.