L’usage du vélo a toujours autant le vent en poupe à Paris. Pour encourager ce changement de mobilité, le syndicat régional des transports Île-de-France Mobilités prévoit de faire passer le nombre de places de stationnement pour vélos dans les gares de 20 000 à 100 000 d'ici 2030. Du côté du métro, la ligne 14 est en train d’être équipée par l’entreprise Diwio, spécialisée dans la gestion du stationnement vélos. Un parking vélo d’une cinquantaine de places en moyenne a été installé à l’entrée des six stations entre Maison Blanche et Thiais-Orly. Cela représente plus de 300 nouvelles places de stationnement pour les vélos.
Pour la Chambre de Commerce et Industrie des Pays-Bas en France (NFCC), qui a réalisé en juillet 2024 une étude comparative sur le stationnement de vélo entre Paris et les Pays-Bas (lien en anglais), ces nouveaux emplacements représentent une bonne nouvelle. « Ce que l’étude fait ressortir de manière criante, c’est la capacité très limitée de stationnements pour vélos à Paris. Elle n’est que de 2% », souligne Noor Kleijweg, business developer à la NFCC et responsable de l’étude. L’étude rappelle que Paris, qui enregistre 9,4 millions de déplacements chaque jour sur le réseau francilien, n’offre que 60 000 places de stationnement pour vélos dans toute la ville. « La sécurité des voies cyclables et celle du matériel, pour éviter les vols, sont les deux clés pour faire du vélo un moyen de transport quotidien », assure Maxime Silberstein, responsable marketing et communication chez Diwio.
Pour développer davantage les parkings à vélos, Noor Kleijweg conseille aux collectivités françaises de mettre en place des réglementations claires aidant à définir les responsabilités. « En France, le système de gouvernance multi-niveaux rend difficile l’identification des responsables pour le stationnement des vélos près des stations de métro et de train », observe-t-elle. Sur la ligne 14, Île-de-France Mobilités est le donneur d’ordre, la RATP le gestionnaire et Diwio l’exploitant.
La Diwio Box pour plus de services par la data
La NFCC recommande aussi de déployer davantage de technologies, comme l’IoT, pour garantir un meilleur service, une adaptabilité dans le temps et donc un usage sur le long-terme. Un avis partagé au sein de Diwio, qui équipe ses parkings de ses Diwio Box, des gateways rendant les installations communicantes. « Avec les données remontées, notre plateforme d’exploitation nous permet d’analyser combien de vélos sont garés, à quel moment, comment nos parkings sont utilisés, etc. », détaille Maxime Silberstein, qui travaille sur des caméras connectées avec des fonctionnalités de computer vision afin d’effectuer de la vidéoprotection, mais aussi du comptage et favoriser de nouveaux services pour les vélos cargo, qui ne peuvent être monitorés sur les racks de vélos traditionnels.
Pour continuer à développer l’intermodalité entre les transports en commun, le vélo et la marche, Diwio entend essaimer au sein des collectivités. « Sur notre site, nous proposons une carte de France localisant tous nos parkings de stationnement de vélos, auxquels les utilisateurs ont accès. Cela leur permet, s’ils ont par exemple un déplacement entre Paris et Marseille, de transporter leur vélo dans le train pour pouvoir se déplacer à Marseille en vélo et se garer dans nos installations », raconte Maxime Silberstein.
Dans la même optique de favoriser l’intermodalité, la NFCC a créé un consortium regroupant une douzaine d’entreprises telle que la société d’ingénierie Arcadis, afin d’inspirer les collectivités françaises. Et Noor Kleijweg de conclure : « En 2025, les Pays-Bas et la France s'engageront dans une collaboration économique axée sur la mobilité durable. Nous encourageons les autorités françaises à explorer les solutions néerlandaises dans ce domaine. »