Paris a attribué son nouveau marché pour l’éclairage public à Cielis, consortium composé de Dalkia Electrotechnics et d’une filiale d’Eiffage. Grâce à ce contrat, conclu pour une durée de 10 ans et d’un montant record de 700 millions d’euros, la ville escompte poursuivre la migration en LED de son parc, remplacer de nombreux mâts d’éclairages et feux tricolores vétustes ou détériorés, baisser significativement sa consommation énergétique et optimiser la protection de la biodiversité.
« Il s’agit d’un des plus gros contrats que la ville ait signé avec un groupement privé », explique Nicolas Le Jean, directeur du développement commercial d’Itron France, « mais cela n’a rien de très surprenant puisque l’éclairage public représente un des postes de dépenses les plus importants ». Le groupement Cielis s’appuiera notamment sur la solution de gestion de l’éclairage public CityEdge d’Itron, qui comprend des contrôleurs connectés au niveau des armoires, un réseau radio maillé et une plateforme de pilotage à distance.
Les 20 000 armoires sont connectées
Pour rappel, le précédent marché de la ville de Paris pour la gestion de l’éclairage public avait été confié en 2013 à Evesa (filiale de Bouygues Energies et Services), pour lequel Itron avait déjà été mis à contribution. Le fournisseur poursuit donc l’aventure dans la capitale pour la gestion de près de 200 000 points lumineux. « Aujourd’hui, l’ensemble des armoires sont équipées par des contrôleurs connectés, soit environ 20 000 armoires », précise Nicolas Le Jean, « et grâce à des algorithmes dédiés, la plateforme permet d’allumer les éclairages d’est en ouest chaque soir, en fonction de la luminosité détectée ».
Le nouveau contrat inclut également la poursuite de la migration en LED du parc lumineux. Précisément, 70.000 lampes à LED seront installées en remplacement des sources lumineuses actuelles. Par ailleurs, plus de 12.000 supports (candélabres et consoles) seront remplacés, des systèmes de détection de présence seront mis en place, plus de 60.000 signaux lumineux et sonores seront renouvelés.
Un objectif de réduction de 30% par an de la consommation énergétique
À noter également que la synchronisation de l’ensemble du réseau de feux tricolores de la ville va être affinée grâce aux horloges astronomiques de l’éclairage public. La municipalité espère ainsi pouvoir optimiser les schémas de circulation en fonction des heures de la journée et, in fine, réduire les embouteillages et les émissions carbone. Au niveau de la consommation énergétique, Paris vise une réduction de l’ordre de 30% par an avec ce nouveau contrat, soit 240 GWh d’économie cumulée sur les 10 prochaines années.
La protection de la biodiversité fait également partie des axes prioritaires du marché. La mise en place d’une variation des températures de couleur sur les sites dits sensibles (tels que les berges de Seine, les canaux, les espaces verts et les bois) permettra de diminuer les nuisances lumineuses. Par ailleurs, une extinction programmée des lumières dans les parcs et espaces verts non ouverts la nuit sera mise en place.
Enfin, d’autres innovations sont en perspective. « Nous travaillons notamment sur la détection de présence par zones et sur la prise en compte du bruit pour le paramétrage de l’éclairage », précise Nicolas Le Jean, « et nous allons également étudier la pertinence de passer à la gestion au point lumineux à certains endroits ».