Le 18 novembre dernier, Emmanuel Denis, maire de la Ville de Tours et Benoît Martin, directeur du Territoire Centre-Ouest d’ENGIE Solutions, ont officiellement signé le Contrat de Performance Énergétique (CPE) portant sur la modernisation et la conduite des installations énergétiques de 211 bâtiments de la ville.
Ce contrat, conclu pour 8 ans, ne prévoit pas de rénovation du bâti, mais une modernisation des équipements énergétiques ainsi que de la supervision des systèmes de chauffage. L’objectif fixé par le CPE est d’atteindre 20 % d’économies d’énergie dès 2028, soit 1 150 tonnes de CO2 évitées par an, expliquent les deux partenaires.
« Ce contrat s’inscrit pleinement dans la trajectoire de réduction des consommations et des émissions de gaz à effet de serre de la ville de Tours, qui prévoit 25% de réduction d’ici 2030, tous domaines confondus (électricité, carburants …) », souligne Martin Cohen, adjoint au maire délégué à la transition écologique et énergétique. « Nous avons lancé un dialogue compétitif en 2023 pour réduire la consommation de nos bâtiments publics. Grâce à une sensibilisation aux écogestes, nous avions déjà réussi à réduire de 14% environ ces consommations en deux ans. Mais nous souhaitions aller plus loin. »
Supervision et changement de chaudières
La proposition d’ENGIE Solution repose sur le déploiement de plusieurs solutions techniques. Il y a tout d’abord un volet " modernisation des équipements énergétiques ". Les trois dernières chaudières fioul de la ville seront par exemple remplacées par des pompes à chaleur. Ce programme de travaux sera mené principalement sur les trois premières années du contrat et concernera 102 sites (dont le Bois des Hâtes et l’Hôtel de Ville).
L’autre volet est donc numérique et porte sur la mise en place d’un système de supervision pour optimiser le chauffage des bâtiments les plus énergivores, soit 94 sites à connecter. Grâce à des données collectées sur le terrain (par exemple des capteurs de température ou de présence) la plateforme de supervision va réguler le chauffage en fonction de l’usage réel du bâtiment. Elle agira notamment sur les systèmes GTB (Gestion Technique du Bâtiment).
Cette plateforme de supervision repose sur la solution Topkapi (développée par la société Areal), logiciel industriel permettant de contrôler différents systèmes dont des GTB. « Le dispositif digital permettra un pilotage à distance avec chauffage zone par zone en fonction de l’occupation réelle des espaces sur plusieurs sites et un suivi personnalisé en temps réel pour une efficacité énergétique optimale », résume ENGIE Solutions.
Selon Martin Cohen, la rénovation du bâti sera lancée dans une deuxième phase, afin d’entrer en conformité avec le Décret Tertiaire (qui prévoit des réductions sur les bâtiments de plus de 1 000 m2 de 40 % en 2030, 50 % en 2040 et 60 % en 2050). « Mais ce sera un autre marché. Le CPE permet déjà une belle avancée », précise-t-il.
« Ce type de projet est complexe, mais les engagements de baisse de consommations sont conséquents. Avec un contrat plus simple nous n’aurions pas eu les mêmes propositions. Le dialogue compétitif a également aidé, car les propositions d’économies ont été progressivement revues à la hausse. Il y a eu des différences notables entre la première offre et celle retenue », conclut-il.
Le montant global du contrat n’est pas public. Celui des travaux de modernisation des équipements énergétiques est quant à lui estimé à 5 millions d’euros.