L’intelligence artificielle s’affirme comme une technologie incontournable pour les collectivités territoriales. Ces dernières peuvent l’appliquer aussi bien pour moderniser leur relation citoyen avec des chatbots que pour mettre au point des jumeaux numériques de leur territoire afin d’anticiper des scénarios, notamment sur l’urbanisme. Selon le baromètre Data Publica, une collectivité sur deux annonce avoir soit déjà mis en place un système d’intelligence artificielle (36%), soit vouloir le faire dans les douze prochains mois (15%).
Pour la région des Hauts-de-France, face à une technologie qui évolue rapidement, les élus peuvent avoir besoin d’accompagnement pour comprendre et maîtriser les usages de l’IA. La Région lance donc un appel à manifestation d’intérêt pour soutenir les expérimentations utilisant l’IA sur ses territoires. Celui-ci est destiné aux collectivités territoriales, aux groupements, aux syndicats mixtes, aux associations d’intérêt public mais aussi aux établissements privés gérant une politique publique. Les Hauts-de-France recensent près de 4 000 communes sur son territoire, et plus de 90 intercommunalités.
« Il manquait des dispositifs pour les POC, pour permettre aux élus de déterminer si leur idée est validée ou si elle se révèle être un échec. Nous voulons les amener à s’interroger sur les usages », précise Alexandre Tribolet, responsable "Fonds européens" à la Région, en charge de l’AMI.
Cinq millions d’euros alloués
L’AMI vise à soutenir les bénéficiaires de deux manières. La première par un cycle d’ateliers animés par des experts. Ces derniers aborderont les choix technologiques à faire selon les besoins, les questions de cybersécurité ou encore de souveraineté. « Nous voulons favoriser les rencontres et montrer le champ de possibles. L’IA ne se limite pas à décliner ChatGPT dans différents usages », ajoute Alexandre Tribolet.
Second volet de l’AMI : le financement. La Région dispose de fonds issus du programme Feder 2021-2027. « Le montant alloué est de cinq millions d’euros », souligne Alexandre Desrousseaux, directeur de la mission Transition Numérique à la Région, qui a annoncé l’AMI lors du Parlement numérique des territoires organisé par la Région. Les projets soumis à l’AMI doivent avoir un coût compris entre 70 000 et 250 000 euros. La subvention européenne s’élèvera alors à 60% du montant pour les besoins RH, les investissements dans les équipements numériques, les dépenses de fonctionnement et les frais indirects. « Nous voulons aider les petites collectivités à se lancer car l’IA demande des ressources importantes », reconnaît Alexandre Tribolet.
Sur les 4 000 communes des Hauts-de-France : « seules un tiers d’entre elles ont engagé un projet de smart city », observe Alexandre Tribolet. Il espère favoriser les projets avec cette initiative autour de l’IA.
L’AMI sera présenté au cours d’un webinaire le 12 décembre 2024 et les candidats auront jusqu’au 31 décembre 2024 pour envoyer leur dossier.
Retrouvez notre compte rendu des 4e Assises de l’IA dans les territoires dans SCM N°63.