La logistique urbaine de la métropole du Grand Paris a été entièrement réorganisée lors des Jeux olympiques 2024. Résultat : « Ces derniers ont été un vrai succès et les transports ont été à la hauteur », a déclaré Jean Castex, PDG de la RAPT. La Métropole a dressé le bilan des opérations de logistique urbaine pendant les Jeux, ce mardi 26 novembre à l’Urban Station à Paris, devant ses partenaires et la presse. La cyclo-logistique par exemple a vu son activité intramuros progresser de 20%. Pour Patrick Ollier, président du Grand Paris, cette réussite tient dans « une démarche logistique exemplaire » menée depuis mars 2023. « C’est la première fois que l’ensemble des acteurs de la logistique urbaine sont réunis et nous ont fait part de leurs secrets pour que l’on organise au mieux par une étroite collaboration la logistique pendant cette période », a ajouté Jean-Michel Genestier, conseiller délégué à la logistique métropolitaine et maire du Raincy.
La métropole du Grand Paris, soutenue par la RATP, appelle ainsi à la création d’une entité régulatrice des mobilités pour poursuivre ce travail. « Cette autorité serait chargée de réguler les mobilités, leur vitesse ou encore de définir les itinéraires les plus logiques entre territoires », a précisé Patrick Ollier. Cette autorité pourrait s’appuyer sur les outils développés pour les Jeux olympiques, mise en ouvre par le Programme InTerLUD+, et conservés en héritage. « Les quatre outils vont fusionner pour proposer une seule plateforme de cartographie dont l’ergonomie va être améliorée et le QR-code pourra être appliqué comme justificatif dans les futures zones contraintes », a indiqué Anaïs Mounereau, chef de projet chez Logistic Low Carbon.
Des expérimentations IoT sur les aires de livraison
Cela fait plusieurs années que la métropole mène des réflexions sur la logistique urbaine, au sein d’un groupe de travail, le Pacte de logistique urbain, réunissant une soixantaine de personnes. Leur objectif : construire des briques facilitant la circulation des biens et des marchandises. La métropole mène notamment des expérimentations IoT sur les aires de livraison, dont les données sont analysées par intelligence artificielle. « Pour que les évolutions puissent se mettre en place, il faut des réglementations qui nous aident et évitent par exemple que, d’une ville à l’autre, des sens interdit bloquent la circulation. La création de cette autorité est nécessaire car la logistique urbaine relève de strates très différentes sur un territoire », a certifié Patrick Ollier.
Pour Jean-Michel Genestier, la création de cette autorité est d’autant plus importante que la logistique des biens est en pleine transformant et les collectivités n’accompagnent pas ce mouvement : « La métropole n’a pas de pouvoir sur la gestion des mobilités et les maires se désintéressent de la logistique urbaine, au profit de la mobilité des personnes. Je le constate en tant que maire : les services municipaux ne regardent pas le sujet de la logistique comme un sujet majeur. »
De son côté, la RATP espère par la voie de cette autorité une meilleure régulation afin d’éviter la gêne des transports en bus. « 65% des livraisons du dernier kilomètre s’effectuent en double-file ou sur des couloirs de bus. Cela gêne les circulations et cela se traduit à une chute de la fréquentation des bus de 20% depuis 2019 sur le réseau de la RATP, et 30% intramuros. C’est l’accès à un service public qui est en jeu », s’est alarmé Jean Castex.
Si la Métropole du Grand Paris appelle à la création d’une autorité à l’échelle métropolitaine, Jean-Michel Genestier mentionne la possibilité d’une initiative nationale : « Nous ne sommes pas les seuls à réclamer une telle organisation, la métropole de Lyon en demande aussi une pour son territoire. »