" Que faire de mon déchet ? Trouvez la réponse adaptée pour bien trier et réemployer vos objets ", résume sur sa page d’accueil le service en ligne proposé, depuis le printemps dernier, par Montpellier Méditerranée Métropole. Sur cette plateforme, un Montpelliérain commence par indiquer dans un champ de recherche la nature de l’objet dont il souhaite se débarrasser (canapé, sèche-cheveux, outil de jardinage, biodéchet …). Vingt catégories sont ainsi représentées, de l’ameublement aux déchets ménagers, en passant par le multimédia, les vêtements, les véhicules ou même les produits médicaux.
Une fois la nature de l’objet renseignée, l’utilisateur en précise l’état (correct, réparable ou hors d’usage) et indique son adresse. En fonction de ces informations, un algorithme va l’orienter vers différentes solutions : le don entre particuliers (en postant une annonce sur le site Donnons.org), la collecte à domicile (via des entreprises de l’économie sociale et solidaire –ESS) ou encore le dépôt à la déchetterie ou en recyclerie (une carte indique les déchetteries, points de propreté et autres partenaires à proximité).
La plateforme regroupe également des informations sur les consignes de tri des déchets, le calendrier des collectes d’encombrants, des conseils pour réduire ses déchets et des démarches en ligne pour demander un composteur, un nouveau bac ou signaler un problème de propreté sur la voie publique.
Déjà 2500 objets donnés au lieu d'être jetés
« L’objectif était de proposer un service gratuit, centralisé et simple à utiliser », résume Marion Fernandes, Responsable adjointe Service Economie Circulaire, Eco-consommation et Réemploi à Montpellier Méditerranée Métropole. « Nous avions déjà des informations sur différentes pages du site web. Mais là, elles sont désormais toutes rassemblées sur une plateforme unique. Et surtout, il y a le volet réemploi, qui facilite donc le don entre habitants. Il faut préserver nos ressources et cela passe par l’allongement de la durée de vie des objets ». Cet outil est testé dans le cadre de la stratégie zéro déchets et économie circulaire de la métropole, précise la responsable.
Depuis le printemps dernier, plus de 2500 objets ont ainsi été donnés plutôt que jetés. Environ 470 déchets ont quant à eux été collectés par des entreprises de l’ESS, dont du gros mobilier. « Les retours des usagers sont très positifs. L’outil est simple et rapide à utiliser. Nous allons poursuivre l’expérimentation jusqu’en 2025. L’objectif est désormais de maintenir ce type de service, quelle que soit la solution retenue ».
Quatre autres territoires équipés en 2025
L’outil de Montpellier Méditerranée Métropole a été développé avec la société Indigo Réemploi, entreprise solidaire et engagée, développant des solutions digitales pour simplifier l’info-déchet, le tri, et le réemploi des objets en France. Fondée en 2018, elle avait déjà attiré l’attention de la ville de Maubeuge qui a testé une première version de la solution en 2021. « Notre projet avec la Métropole de Montpellier a donné un coup d’accélérateur au développement de notre solution, baptisée Circular City. Montpellier souhaitait être un territoire d’innovation en matière de prévention des déchets et d’économie circulaire », confie Stéphane de Freitas, fondateur d’Indigo Réemploi.
Selon le responsable, la plateforme est parfaitement réplicable dans d’autres territoires. La preuve : en 2025, la commune de Lunel (Occitanie), le Syndicat de traitement des déchets du Val d’Oise, ainsi que deux autres territoires devraient également la déployer. « Nous sommes en discussion avec une dizaine d’agglomérations et communautés de communes intéressées par Circular City », poursuit Stéphane de Freitas.
Selon l’entreprise, le site Donnons.org (qui a fusionné avec Indigo Réemploi en 2024) compte environ 2 millions d’utilisateurs, répartis en différentes communautés locales sur toute la France. Grâce à des projets soutenus par une collectivité, comme celui de Montpellier, une communauté locale s’étoffe bien plus rapidement. « Dès la première année, une communauté peut doubler grâce au soutien du territoire », précise Stéphane de Freitas.
Côté business model, Indigo Réemploi propose sa solution selon une formule par abonnement. Le tarif va de 0,15 à 0,75 euro par an et par habitant, selon les options de fonctionnalités intégrées à la plateforme. « Dès l’année deux ou trois, le service est rentabilisé », assure Stéphane de Freitas.
« Auparavant, jeter était un geste physique. Le digital ajoute aujourd’hui un nouveau canal pour gérer ses déchets. Et son développement est inéluctable dans la prévention des déchets », conclut-il.