À l’occasion de la mise en service de son 1000e bus électrique en Île-de-France (dans le cadre du programme Bus 2025 financé par Ile-de-France Mobilités, avec le soutien de la Commission européenne), le groupe RATP a annoncé sa décision de déployer du smart charging dynamique dans 4 nouveaux centres de bus. Cette technologie permet d’optimiser en temps réel la recharge des bus en fonction des besoins de service et des évolutions intra-journalières du prix du marché de l’électricité. Au total, dans le courant de l’année, plus de 700 bus seront alimentés avec ce procédé.
« Pour les bus électriques, nous sommes sur des recharges lentes d’une durée de 3 à 4h effectuées la nuit entre 19h et 5h du matin », explique Aurélia Menacer, responsable énergie, climat et écoconception, « grâce au smart charging, l’idée est de positionner les recharges sur les heures où les prix sont les moins élevés et le réseau électrique le plus décarboné, avec une part plus importante d'énergie renouvelable ».
Un intérêt écologique et économique
La technologie a été testée, elle est déjà opérationnelle sur plusieurs centres de bus. Et les premiers résultats sont très encourageants : 10% d’économie sur le coût global de la recharge, 48 tonnes de CO2 évitées chaque année par centre bus, et 4 GWh de consommation annuelle d’électricité d’un centre bus transférés vers des énergies renouvelables, soit la production annuelle d’une éolienne. « Surtout, il n’y a aucun impact pour les voyageurs puisque les bus concernés peuvent reprendre leur service à 5h, comme d’habitude », poursuit Aurelia Menacer, « nous allons donc passer à l’échelle pour déployer le système sur d’autres centres de bus, avec notre partenaire DREEV (filiale d’EDF, NDLR) ».
Cette évolution technologique s’inscrit pleinement dans la stratégie de transition énergétique de la RATP, qui affiche depuis longtemps ses ambitions en ligne avec les objectifs des Accords de Paris. « D’une manière globale, nous essayons de proposer des solutions innovantes pour décarboner la mobilité, et nous sommes partenaires des villes sur ces enjeux », souligne Aurélia Menacer, « elles sont soucieuses de l’organisation de la transition énergétique de leurs flottes de bus, et nous les accompagnons sur le sujet, le smart charging fait partie de nos propositions ».
En effet, si les premiers projets de smart charging concernent l’Île-de-France, le procédé a vocation à être installé dans d’autres territoires, et également à l’étranger (le groupe est présent dans 14 pays). La RATP poursuit par ailleurs le développement d’autres innovations, comme la récupération de l’énergie de freinage des trains, qui est déployée en Île-de-France sur le réseau tram et RER, et équipera la totalité des rames de métro d’ici 2032.