Après des tests concluants, le groupe Action Logement Immobilier va généraliser le déploiement du thermostat intelligent développé par la startup Elax. Potentiellement, 200 000 logements sociaux pourraient ainsi être équipés de ce boitier communicant dans les années à venir. « C’est notre plus gros contrat à ce jour », commente Thomas Tirtiaux, Directeur Général d'Elax Énergie. « Il renforce notre crédibilité sur le marché des bailleurs sociaux cherchant des solutions pérennes pour réaliser rapidement des économies d’énergie. Ce contrat soutient également l’industrialisation de notre production qui passe à l’échelle ». Fondé en 2020, Elax Énergie a déjà déployé son dispositif auprès de 85 bailleurs, soit environ 26 000 logements.
Son principe : un boîtier communicant est fixé sur les chauffe-eaux individuels électriques (en 20 mn environ) pour analyser les habitudes de consommation des résidents. Doté d’une carte SIM 4G, il envoie les données aux serveurs de la start-up où un algorithme détermine le fonctionnement optimal du chauffe-eau.
L’algorithme analyse les moments où les locataires ont des besoins récurrents en eau chaude (le matin à telle ou telle heure, le soir, les week-end …). Un historique de données de l’ensemble des boitiers déployés en France permet également d’aider l’algorithme dans son analyse via des profils types de consommation. Après quelques mois d’apprentissage, l’algorithme est en mesure de prévoir les besoins du logement et ainsi de lancer le réchauffage de l’eau uniquement quand cela est nécessaire.
« Le boîtier continue ensuite à apprendre. Si un locataire change ses habitudes de consommations, la solution s’adapte », précise Thomas Tirtiaux. « Il n’y a donc pas de perte de confort pour les occupants qui voient leurs charges annuelles baisser d’environ 95 euros ».
Elax Énergie évoque également des bénéfices pour les bailleurs sociaux. « La durée de vie des chauffe-eaux est rallongée d’environ quatre ans, car il y a moins de calcairisassion causées par la surconsommation. Les données du boîtier permettent aussi de faire de la maintenance prédictive, en analysant les signaux faibles de comportements anormaux du chauffe-eau ».
Indirectement, cette solution permet également de lisser la consommation d'électricité sur le réseau de RTE et de favoriser l’exploitation d’EnR, en lançant le réchauffage de l’eau quand des énergies renouvelables sont fortement disponibles sur le réseau. « Nous échangeons pour cela des données en temps réel avec RTE », indique Thomas Tirtiaux. Enfin, concernant le tarif, le boîtier coûte 200 euros environ.
-25% de consommation chez Neolia
Avant de décider sa généralisation, Action Logement Immobilier a d’abord testé le dispositif dans plusieurs filiales. Parmi elles : le bailleur social Néolia, qui dispose de 27000 logements en Alsace et en Franche-Comté. « Nous avions d’abord expérimenté la solution en 2022 sur une quinzaine de logements, puis sur 300 en 2024. Les résultats étant probants, nous allons équiper 1800 nouveaux logements de ce système en 2025 », confie Romuald Gadet, directeur RSE de Néolia.
« Nous avons communiqué à Elax Énergie des informations sur le nombre d’occupants du logement, s’il s’agit d’adultes ou d’enfants ainsi que sa superficie. Ensuite, l’algorithme a analysé leurs habitudes de consommation pendant environ trois mois avant d’optimiser le réchauffage de l’eau. Résultat : nous avons observé 25% de réduction de la consommation en moyenne sur un an. Cela représente de 15 et 200 euros de réduction sur la facture. »
Selon Néolia, cette solution maintient le confort des utilisateurs en réduisant les risques de précarité énergétique. « Et en tant que bailleur social, c’est un élément de satisfaction des locataires, qui les fidélise et les solvabilise ».
Dans les perspectives d’Elax Énergie : renforcer sa relation avec les collectivités. « Certaines nous mettent en relation et nous recommandent aux bailleurs sociaux. C’est le cas par exemple de la Ville de Paris », confie Thomas Tirtiaux. La startup envisage aussi de cibler le secteur tertiaire et notamment les bâtiments publics.