REX 2025 confirme la bonne dynamique des projets TCD
Evènement
il y a 7 heures - par Christophe GUILLEMIN
L’édition 2025 de REX s’est tenue à Paris les 18 et 19 mars dernier. L'événement a rassemblé plus de 400 participants durant deux journées d’échange et de partage entre collectivités territoriales. Le principe : aborder sans faux semblants la vraie vie des projets connectés et durables à travers de nombreux cas d’usage, avec leurs difficultés et leurs réussites. Retour en images.
Les vidéos de l’ensemble des interventions seront également prochainement disponibles sur www.rex-tcd.fr
Crédit photo : REX2025-Pascal Yuan
Mots de bienvenue et discours d’ouverture. Patrick Chaize, Sénateur de l'Ain, Vice-président référent numérique de la FNCCR (à gauche) : « Ceci est le plus grand rassemblement de projets publics connectés de l’Hexagone ». Christophe Genter, Directeur du Département Investissements à impact à la Caisse des Dépôts : « Nous devons apprendre les uns des autres afin de progresser collectivement (…) Nous voulons être un acteur incontournable de projets de territoire connecté et durable ».
Philippe Sajhau, Directeur de la ville intelligente, de l'innovation et de la donnée de Noisy-le-Grand (à gauche) a détaillé le projet RECITAL intégrant de l’optimisation énergétique des bâtiments et de la rénovation avec IA. Pierre Renault, chef de projet data à Rennes Métropole a évoqué l’optimisation de la gestion bâtimentaire via le dispositif Ecodata qui inclut une offre de connectivité, une plateforme de données et de l’accompagnement.
L’USEDA (Union des secteurs d'énergie du département de l'Aisne) était représentée par Thomas Bertanier, Responsable service Energies renouvelables et objets connectés (à gauche) et Olivier Guilbaud, Chargé de mission objets connectés. Ils ont fait la démonstration d’USEDAROC, plateforme départementale d’hypervision des réseaux et objets connectés, permettant notamment de gérer à distance l’éclairage public et le chauffage des bâtiments publics.
Débat express entre Muriel Roques-Etienne Déléguée Générale de la SBA (Smart Building Alliance for Smart Cities) et Pierrick Degardin Directeur Adjoint ACTEE (FNCCR). Ils ont évoqué les évolutions du cadre réglementaire sur les bâtiments publics : la directive européenne "EPBD ", dédiée à l'efficacité énergétique des bâtiments, qui va supplanter l’actuel décret tertiaire fin 2025, ainsi que le décret BACS qui impose la mise en place de pilotage des bâtiments tertiaires (GTB/GTC) et pourrait concerner tous les bâtiments publics à terme.
Le keynote de Sarah Fauconnier, Investisseur infrastructures à la Banque des Territoires, a apporté des éléments de réponses à la question : " Quelles technologies de connectivité IoT pour les réseaux d’objets connectés ? ". Elle a détaillé les différentes technologies de communication (LoRa, WIFI, Wize, NB-IoT, 4G/5G, LTE …) qu’il faut choisir en fonction de plusieurs critères : débit, portée, couverture, consommation énergétique, interopérabilité, sécurité et fiabilité.
Loïc Haÿ, Conseiller technique à la FNCCR a schématisé le fonctionnement d’une plateforme de données d’un territoire connecté et durable, intégrant notamment le réseau IoT, le SI des collectivités et le SI des partenaires. Le « Graal » reste la plateforme transverse, de type hyperviseur, capable de gérer toutes ces données hétérogènes, au-delà des superviseurs métiers.
Caroline Defaut, Directrice du projet "Connecte Chalons", porté par Châlons-en-Champagne et son agglo, a évoqué l’hyperviseur gérant notamment l’éclairage public, la vidéoprotection et les feux tricolores. Philippe Rouiller, Délégué à la Transformation Numérique de la Région Bourgogne-Franche-Comté (à droite) a présenté Enabling AI-driven public sector (ENAIBLER), projet visant à favoriser le développement de l’IA. Michel Ballereau, Directeur Général Délégué d'Essonne numérique a détaillé son catalogue de services intégrant téléphonie, accès internet et solutions IoT.
Le Syndicat Intercommunal d'énergie et de e-communication de l'Ain (SIEA), représenté par Damien Pacard, Directeur général et Myriam Pauget, Directrice Usages du Numérique, est revenu sur son projet d’hyperviseur dont l’objectif est d’offrir aux collectivités du département un outil de pilotage centralisé des réseaux et des équipements connectés (éclairage public, énergie, fibre optique, gaz, bornes de recharge …).
Nicolas Lux, Directeur général adjoint du Syndicat Départemental d'Energies de l'Yonne (à gauche) a partagé son expérience dans la gestion à distance de l’éclairage public au point lumineux, qui se heurte aujourd’hui à la problématique de l’arrêt du réseau cellulaire 2G. Philippe Icke, Directeur général des services de Territoire d'énergie Var – Symielec, a pour sa part présenté une gestion de l’éclairage public à l’armoire, solution plus rapide à déployer qu’au point lumineux. Il a quant à lui évoqué la problématique de l’arrêt futur du réseau 3G.
Débat express entre Guillaume Le Bris, Conseiller Technique Eclairage Public à la FNCCR et Marie-Pierre Alexandre Directrice Générale de l’AFE. Ils ont rappelé quelques chiffres : le développement de la LED atteint aujourd’hui plus de 50% du parc d’éclairage public français, composé d’environ 12 millions de points lumineux. Après le passage à la LED et les solutions de Smart Lighting, une des évolutions à venir du secteur serait l’abaissement du pourcentage de lumière bleu pour préserver la biodiversité.
Amandine Terrazzoni, Cheffe de projet LIÀ Portivechju (Porto-Vecchio/Corse) a présenté un projet d’expérimentation d’un nouveau mode de gouvernance pour les projets TCD incluant le public, le privé et les citoyens. Alexandre Rotier, Chef de projet territoires connectés et usages de Sarthe Numérique (au centre) est revenu sur l’aménagement numérique du territoire reposant sur trois infrastructures : réseau fibre optique, réseau LoRaWAN et Datacenter public (Sartera). Philippe Hénaux, Directeur de la Mission Territoire Intelligent de Metz Métropole a évoqué les enjeux de l’hypervision de l’espace public.
Le keynote de Franck Le Gall, expert ETSI, était consacré aux mécanismes d’interopérabilité pour les systèmes et données d’un projet TCD. Il a notamment évoqué le cadre européen d’interopérabilité et ses MIMs (minimal interoperability mechanisms). Il est revenu sur la nécessité d’utiliser des standards ouverts plutôt que des solutions propriétaires afin de garantir l’interopérabilité de solutions, assurer la pérennité des outils déployés, tout en évitant l’enfermement avec un acteur unique (vendor lock-in).
Céline Leroux, Directrice générale adjointe du Syndicat d’Eau du Roumois et du Plateau du Neubourg (SERPN) (à gauche) a évoqué la télérelève des compteurs d’eau grâce au réseau LoRa. Guillaume Collod, Responsable du programme numérique responsable à la Ville de Marseille, a partagé son expérience autour de l’arrosage intelligent (-60% de consommation d’eau). Katarina Krcunovic, Chief Data Officer de la régie Eau de Paris a expliqué comment rechercher des fuites sur un réseau d’eau grâce aux données de capteurs acoustiques.
Débat express entre Franco Novelli, Expert technique au département cycle de l'eau à la FNCCR et Caroline Lucas-Leblanc, Responsable du service Contrôle technique de la concession du SEDIF. Ils ont présenté différentes technologies numériques permettant d’améliorer le rendement des réseaux d’eau, dont l’IA (pour identifier les zones à fort potentiel de fuites), l’IoT (capteurs acoustiques, compteurs connectés …) et le jumeau numérique.
Lors de son keynote, Léa Deswarte, Responsable Smart City & IA chez Kereval a présenté deux initiatives européennes pouvant être utilisées dans le cadre de projets de TCD en France : le programme européen Digital Europe, qui vise à encourager l'adoption de solutions numériques avec de l’accompagnement (feuille de route personnalisée, stratégie numérique …) ainsi que la boîte à outils européenne pour les jumeaux numériques (10 outils open-sources disponibles fin 2026).
De gauche à droite : Helder De Olivera Directeur de l’ORDIF a évoqué la gratification des habitants, grâce au numérique, pour les inciter à trier davantage. Samuel Dugast, Directeur des déchets Communauté d'Agglo Lens-Liévin a présenté l’utilisation de sondes ultrasons pour PAV et d’une IA pour reconnaître les erreurs de tri. Manuela Mahot, Cheffe de projet à Montpellier Méditerranée Métropole est revenue sur une expérimentation de PAV connectés. Régis Gabriel, Directeur de pôle de la Ville de Metz a présenté le projet VIPARE visant à développer une solution numérique pour quantifier, visualiser et analyser l’état de propreté d’un territoire.
Alexandra Barth, Directrice d'investissement Infrastructure à la Banque des Territoires s’est exprimée sur les modèles financiers pour la pérennité des projets TCD. Elle a notamment mis en avant le dispositif intracting dédié à la rénovation énergétique des bâtiments publics (court terme), le prêt transformation écologique (long terme) et les investissements en fonds propres de la Banque des Territoires dans des solutions à destination des collectivités.
Bertrand Coquard, Vice-président délégué à la Smart City, à l'énergie et à l'éclairage public de Saint-Quentin-en-Yvelines a présenté une plateforme de données, basée sur l’IA, décrivant les habitudes de déplacements sur le territoire. Tamia Maury, Cheffe de service aménagement numérique de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (au centre) a détaillé le projet " CAPAMOVE " intégrant de l’info trafic en temps réel, des propositions de trajets optimisés et du smart parking. Lise Sarro, Directrice adjointe Direction Transformation Numérique et de ses Usages le Métropole Toulon Provence Méditerranée est revenue sur le projet de stationnement intelligent : SMART TPM.
Débat express entre Dominique Barth, Directeur du laboratoire DAVID (Données pour la Ville Intelligente et Durable) de l'Université de Versailles-Paris-Saclay (UVSQ) et Ingrid Mareschal, Déléguée générale de la FNTV (Fédération Nationale des Transports de Voyageurs). Ils ont échangé sur les solutions numériques de mobilité, dont les applications de calcul d’itinéraires multimodaux permettant de promouvoir l’offre de transport en commun. Sur le smart parking : Dominique Barth a estimé qu'il vaudrait mieux indiquer un parcours avec du stationnement potentiel que des places disponibles en temps réel, qui ne le resteront pas longtemps.
Agnès Le Meil, Directrice des études d'InfraNum a résumé les conclusions de la deuxième édition de l’observatoire des territoires connectés et durables. Cette étude analyse les impacts financiers, environnementaux et humains des solutions numériques dans les domaines de l’eau, de l’énergie des bâtiments, de l’éclairage public, des risques climatiques et des déchets. Globalement, les gains du numérique sont supérieurs aux coûts financiers et humains, comme à son empreinte environnementale.
De gauche à droite : Jérémie Gachelin, Responsable Innovation Données Usage de Lorient Agglomération a présenté son projet de jumeau numérique de la plage basé notamment sur des capteurs d’ensablement. Le lieutenant-colonel Pascal Pitor, du SDIS 29 (Sapeurs-Pompiers du Finistère) a fait la démonstration de l’usage de caméras longue portée pour la télédétection des feux naissants. Amaury Chevalet, Chef de projet Data et IA sur l'Eau de la Région Région Centre-Val de Loire a détaillé le projet "PrevizO ", qui vise à comprendre l’évolution de la ressource en eau grâce à l’IA.
Débat express entre Swann Lamarche, Chargé de relations partenariales et institutionnelles à l’IGN (à gauche) et Sylvain Chave, Directeur Scientifique de Predict Services. Ils ont échangé sur l’exploitation des données, notamment hydrométriques, pour anticiper les inondations. L’utilisation du jumeau numérique pour prédire et gérer les inondations a également été évoquée, en exploitant les données 3D LiDAR, en captation par l’IGN sur l’ensemble du territoire français.
De gauche à droite : Aurore Testard, Adjointe à la Direction Transition Numérique du Département de la Loire, a fait une présentation du projet " Loire ConnecTID " qui intègre la création d’un hyperviseur territorial et le déploiement de solutions IoT pour les personnes en perte d’autonomie. Marie-Christine Bouillet, Chargée de mission Territoire intelligent & Innovation de la Métropole Aix-Marseille-Provence est revenue sur six expérimentations dont les détections des îlots de chaleur, les PAV connectés et l’éclairage intelligent. Cédric Seigneuret, Directeur de GéoVendée a exposé le projet départemental de jumeau numérique.
De gauche à droite : Rachid Adda, Directeur général de Val d'Oise Numérique a exposé sa vision des enjeux de souveraineté, d’interopérabilité et d’autonomie stratégique dans les projets TCD. Vincent Ferrini, chargé de mission Smart City d’Aix-en-Provence a expliqué le fonctionnement d’un hyperviseur intégrant une IA conversationnelle. Sophie Caste, Directrice Innovation & numérique de la Ville d’Istres a présenté la démarche globale de son territoire (plage connectée, poubelles connectées, smart parking, capteurs de pollen …) sur réseau LoRa.
Parallèlement aux retours d’expériences et débats tenus dans l’auditorium, sept « ateliers duo » ont été organisés dans un espace dédié. Le principe : associer une collectivité et un prestataire présentant leur projet ou réalisation commune. Ce fut également l’occasion d’entrer en interaction directe avec certains exposants.
L’espace exposants a accueilli 24 partenaires (fournisseurs de solutions) afin d’avoir une représentation la plus complète possible de l’écosystème des territoires connectés et durables. L’édition 2026 de REX est en préparation. Les dates seront bientôt rendues publiques.
