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Thomas Cottinet : « A l’Ecolab, nous voulons porter à 50% le nombre de start-up d’IA frugale »

Intelligence artificielle
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Seules 11% des 569 start-up de la cartographie se soucient de la frugalité dans les algorithmes qu’elles utilisent.

Le Hub France IA a présenté le 8 avril sa cartographie des 597 start-up françaises en intelligence artificielle (IA) en France en 2025. Parmi elles, 69 start-up (11,5%) sont focalisées sur la transition écologique et 38% d’entre elles travaillent avec des collectivités. Thomas Cottinet, directeur de l’Ecolab au Commissariat Général au Développement Durable, a réagi pour Smart City Mag sur les enseignements qu’il tire de ce projet.

La cartographie met en avant 69 start-up d’IA françaises dédiées à la transition écologique. Quelle est votre réaction ?

 

Je suis agréablement surpris. Dans notre initiative Greentech Innovation (Ecolab est responsable de l’animation de l’écosystème greentech français, ndlr), il y a déjà 60 start-up que nous avons identifiées sur l’IA pour la transition écologique. Dans cette cartographie, il y en a tout autant et nous ne les connaissions pas. Nous nous réjouissons de constater que la moitié sont issues de province. Le travail de sélection effectué depuis septembre dernier par le Hub France IA a été mené de manière scientifique et très qualitative.

 

C’est la preuve du dynamisme du secteur, prouvé dans les chiffres par le nombre de collectivités qui recourent à l’intelligence artificielle. La technologie répond à la priorité de notre politique publique, à savoir l’adaptation au changement climatique. Et tous les champs de ce qu’on appelle la transition écologique – transport, déchets, efficience énergétique, préservation des espèces, production d’énergie renouvelable, santé et environnement, etc. – peuvent utiliser l’IA car ils produisent beaucoup de données. Cette cartographie souligne ainsi beaucoup de signaux positifs, malgré quelques écueils.


Lesquels ?

Seules 11% des 569 start-up de la cartographie se soucient de la frugalité dans les algorithmes qu’elles utilisent. C’est un chiffre que l’on aimerait améliorer rapidement pour le porter à 50%. Faire en sorte que l’IA frugale au service de l’écologie se répande plus vite fait partie de nos défis. Pour y parvenir, nous faisons de la frugalité une exigence dans tous les dispositifs que nous soutenons. Dans le cadre du Fonds Vert, nous venons de lancer une nouvelle action appelée IA Adaptation, dans laquelle nous allons continuer de marteler le besoin de frugalité.

 

Nous montons par ailleurs en compétence avec l’Afnor sur la manière de faire passer à l’échelle européenne, puis mondiale, notre référentiel d’IA frugal (qui définit l’IA frugale et identifie des méthodes pour mesurer l’empreinte environnementale des modèles d’IA, ndlr). La France est leader en matière d’IA frugale. Ecolab pilote la norme Sustainable AI, la déclinaison européenne de ce que l’on a fait en France. La coalition que nous avons dévoilé le 11 février dernier, lors du Sommet pour l'Action sur l'IA, réuni déjà 150 membres et elle continue de prospérer. Ce qui nous aide, c’est que ce genre de solutions génère vite des économies.


Quels conseils donneriez-vous aux collectivités ?

Digitaliser les villes sans se tromper, détecter les fuites d’eau ou déterminer quels types de bâtiments publics rénover nécessite de recourir à l’IA. On en est à 40 millions de projets mis en place. Dans ceux-ci, les collectivités doivent être d’autant plus sensibles à l’IA frugale qu’elles ont une mission d’intérêt général avec de vrais marchés. Un exemple avec Urban(IA), une expérimentation menée à Paris-Saclay concernant l’écriture par IA des scénarii des plans locaux d’urbanisme.

 

Partout où il y a de la donnée en masse, on commence à avoir des promesses en matière d’IA. Autant privilégier des entreprises à la fois françaises et frugales. Mais il est encore trop tôt pour avoir de la visibilité sur ce qui fonctionne et ce qui a le plus d’impact. On n’en est encore qu’au tout début.

 

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