Le chèque-eau devient automatique dans les 23 communes de Bordeaux Métropole. La régie publique de l’eau a signé une convention avec la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) de la Gironde pour systématiser l’aide sociale auprès des ménages qui remplissent les critères d’attribution. Un moyen de lutter contre le non-recours au droit. Ce dispositif devrait concerner plus de 17 000 foyers.
Cette mesure vient renforcer la politique de tarification sociale de l’eau de Bordeaux Métropole. Quand la Régie de l’Eau a récupéré la gestion de l’eau en 2023, elle a modifié la grille tarifaire des abonnés : les seuils progressifs ont été remplacés en janvier 2024 par un montant unique et la tarification est davantage axée sur le système social. Cela fait plus d’un an que les équipes de la Régie de l’eau travaillent sur ce projet.
En attendant sa mise en œuvre, la Régie de l’eau de Bordeaux Métropole a redirigé son fonds d’aide sociale au Fonds de Solidarité Logement qui a pu aider les familles modestes sur leur facture d’eau. Une fois les critères d’attribution définis, la régie a instauré un fonds abondé à hauteur de 400 000 euros cette année pour que la Caf puisse distribuer ce chèque-eau de son côté, en respectant le RGPD.
« 40% des ménages qui vivent en logement collectif »
Le chèque-eau est par ailleurs un moyen de pallier le manque de compteurs individuels en télérelève dans les territoires. « Nous avons 40% des ménages qui vivent en logement collectif. Appliquer une tarification progressive est impossible sans être injuste. Et déployer des compteurs demande à la fois des millions d’euros d’investissement et un coût environnemental majeur que nous devons étudier », indique Sylvie Cassou-Schotte, présidente de la Régie de L'Eau Bordeaux Métropole.
Pour la Régie de l’eau de Bordeaux Métropole, cette aide est l’un des outils majeurs de sa stratégie de sobriété hydrique. L’institution travaille sur une application numérique visant à sensibiliser les habitants sur la rareté de la ressource.
« Nous sommes préoccupés par la préservation de l’eau en Gironde. Nous menons également en interne un plan offensif pour réduire les fuites », déclare Sylvie Cassou-Schotte, qui a fait passer le délai d’intervention de 7 à 1,4 jours. Des capteurs sont déployés pour surveiller les rendements, la régie a aussi testé un robot qui date et parcourt les canalisations à la recherche de fuites invisibles.
Un prêt de 35 millions d’euros a par ailleurs été souscrit fin mars à la Banque des territoires pour renouveler le réseau sur la période 2024-2027. « Nous modernisons 1% du réseau enterré par an, soit 30 km sur les 3 200 km du réseau », précise Sylvie Cassou-Schotte avant de conclure : « Chaque euro investi aujourd’hui est un pas de plus vers une gestion plus efficiente et résiliente de la ressource. »
Sur ce sujet, lire notre dossier «Tarification progressive de l'eau : quel cadre, quelles modalités ? » dans SCM n°66.