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Angers entame la seconde phase de son projet de territoire intelligent

Intelligence artificielle

En 2026, Angers Loire Métropole arrivera à mi-parcours de son marché global de performance, concrétisant son projet de territoire intelligent. La métropole entend en profiter pour ouvrir une nouvelle phase, axée sur la participation citoyenne.

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Guillaume Cesbron, responsable du centre de pilotage et Antoine Marchand, responsable du back-office, présentent l'infrastructure numérique du projet.

Angers s’apprête à impulser une nouvelle dynamique à son projet de territoire intelligent. La métropole s’était démarquée en France en 2020 lorsqu’elle a lancé son initiative via un marché global de performances sur douze ans. Avec un budget de 146 millions d’euros, il est décrit comme le plus gros projet de territoire connecté et durable français. « Il s’agit du projet rassemblant le plus de fonctions et de métiers », rappelle Jacques Priol, CEO du cabinet Civiteo. En 2026, Angers Loire Métropole arrivera à mi-parcours de ce marché, qui arrivera à terme en 2032, et pourra se prévaloir de dix ans d’expérience en la matière. Christophe Béchu, maire d’Angers et président de la métropole, entend entamer cette seconde phase en faisant désormais appel aux citoyens pour développer de nouveaux usages.


Pour rappel, le marché global de performances a été signé par un consortium mené par Inéo Equans et réunissant Suez, La Poste et le groupe Vyv, avec un triple objectif : accélérer la transition écologique, moderniser le service public et adapter les usages aux pratiques des habitants. « Ce n’est pas un projet technologique mais un projet politique de transformation de la ville par des solutions de territoire connecté et durable », souligne Constance Nebbula, conseillère municipale déléguée à la transition numérique, et vice-présidente d'Angers Loire Métropole, chargée du Territoire Intelligent. Les équipes ont commencé à construire toute l’infrastructure informatique avant de mettre en place les usages destinés aux 29 communes. La cyberattaque qu’a rencontré la métropole en 2021 a conduit à la refonte totale du système d’information.


Huit principaux usages ont été mis en place : l’éclairage public a constitué la colonne vertébrale du projet, s’est ajouté la gestion énergétique des bâtiments, la sécurité, l’arrosage intelligent des espaces verts, la signalisation tricolore, le stationnement, la gestion des déchets et la gestion de l’eau (retrouvez le bilan chiffré de ces usages dans SCM n°68 à paraître en juillet). Un jumeau numérique du territoire a été réalisé en parallèle comme outil d’aide à la décision, en particulier pour les projets d’aménagement urbain. La mise en place de ce projet de territoire intelligent a représenté un travail de longue haleine et la métropole commence tout juste à en tirer les bénéfices. « Nous avons presque fini de nous occuper du hardware, nous allons pouvoir nous concentrer sur le software », affirme Christophe Béchu.


Un lieu communautaire de construction des usages


L’intelligence artificielle va marquer de son empreinte la suite du projet. Après avoir publié sa stratégie de la donnée en décembre 2023, la métropole d’Angers prépare pour cet automne sa stratégie pour l’IA. Elle est accompagnée par le think tank Urban AI pour la définir. « Avec l’explosion des sujets d’IA, il nous faut un cadre pour clarifier notre vision et nos limites, d’autant qu’avec le territoire intelligent, nous brassons beaucoup de données. Et avant de se lancer, il nous faut sensibiliser tous les agents », soutient Constance Nebbula. Car les projets n’en sont qu’à leurs débuts : « Nous sommes en train de nous rapprocher de l’Ademe pour avancer sur une IA qui aurait la particularité de se concentrer sur les données de territoire intelligent et d’ajouter une couche supplémentaire dans les services que nous sommes capables de rendre », annonce Christophe Béchu.


Pour faire monter en puissance l’hyperviseur au cœur du projet de territoire intelligent, la métropole d’Angers a prévu de faire déménager les équipes dédiées en janvier 2026. Ces dernières rejoindront au cours du premier trimestre 2026 l’ancien site de la Banque de France à Angers, qui deviendra le lieu du centre de pilotage couplé avec le centre de supervision urbain de la police municipale. Ce qui leur permettra de mettre au point des services transversaux, notamment concernant la vidéosurveillance et une salle de crise. Les effectifs seront par ailleurs doublées en front-office pour passer de neuf à dix-huit personnes afin d’assurer une surveillance H24. « Le projet de territoire intelligent transforme nos métiers. Il nous faut désormais des data analyst ou des experts de la cybersécurité », témoigne Guillaume Cesbron, responsable du centre de pilotage d’Angers Loire Métropole.


Tournant majeur de la seconde phase : l’implication des citoyens. « Nous inaugurerons dans six mois notre "Forum du territoire intelligent", un espace au rez-de-chaussée du bâtiment Métamorphose », s’exclame Christophe Béchu. Cet espace sera un démonstrateur du projet de territoire intelligent d’Angers pour les citoyens. Géré par Equans, il accueillera des scolaires, pour de la pédagogie sur le numérique, et les visiteurs pour leur permettre de jouer sur écran avec un jumeau numérique de la ville, similaire à celui des services techniques, et tester les scénarios. Les habitants pourront ainsi visualiser les projets d'aménagement urbain et la remontée de leurs remarques servira à la co-construction de futurs usages. Et Christophe Béchu de conclure : « Ce Forum, ce sera le lieu de co-construction des usages. Le temps des techniciens est bientôt fini, pour laisser place au temps des citoyens. »

 

Retrouvez l'interview de Constance Nebbula sur la data dans SCM n°58 et notre focus sur le lancement du projet dans SCM n°35.

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