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L’optimisation du MaaS, une source d’économies dans la mobilité

Mobility as a Service

Dans leur étude annuelle sur le financement de solutions en faveur de la transition écologique, la banque des collectivités AFL et l’Inet alertent sur le besoin de repenser l’architecture d’organisation et de financement de la mobilité.

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Crédit photo : AFL, la banque des collectivités locales

Les enjeux de santé publique doivent être plus intégrés dans les politiques de mobilité et d’aménagement. C’est l’une des conditions pour encourager le développement de transports décarbonés. Cette affirmation est l’une des conclusions de l’étude publiée par l’AFL, la banque des collectivités locales, ce jeudi 17 avril. Ce rapport a été réalisé par un comité d’experts en partenariat avec neuf élèves administrateur et ingénieur en chef de l’Institut national des études territoriales (Inet). Chaque année depuis 2020, ils travaillent sur une thématique de la transition écologique, afin d’établir un diagnostic des enjeux des collectivités et des solutions de financement innovantes. Pour cette édition 2025, leur évaluation s’est focalisée sur la mobilité.


« Le transport reste le principal secteur émetteur de CO2. Les acteurs ont du mal à avancer sur sa décarbonation et à faire émerger des alternatives à la voiture en autosolisme », justifie Clément Gerber, élève ingénieur en chef à l’Inet qui a participé à la réalisation de l’étude. Parmi les explications à l’absence d’action contre la voiture individuelle, le « traumatisme de la crise des Gilets jaunes. Il n’est plus question pour les collectivités de pénaliser la voiture », observe Louis Janvier, élève administrateur à l’Inet. Une explication qui s’est traduit par le recul sur les ZFE en France.


Le sujet de la mobilité reste néanmoins une préoccupation pour les collectivités. Son financement coûte 36 milliards d’euros par an aux autorités organisatrices des mobilités (AMO). « On a vu pendant la réalisation de l’étude que les collectivités ont peur de ce mur d’investissements que représente le renouvellement des flottes et le déploiement d’offres de transport public », indique Clément Gerber. Le besoin de réaliser des économies réduit la possibilité de subventions, « se pose à long terme la question de la refonte de l’architecture des financements », alerte Louis Janvier. Selon l’étude, chaque territoire doit déterminer comment concilier la fiscalité avec les impératifs techniques dans le cadre d’offres sur-mesure. « Il faut rationnaliser les ressources et accepter de remplacer des lignes de bus par un transport à la demande pour que cela soit moins coûteux », recommande Louis Janvier.


Une évolution grâce aux Serm


Pour réduire les coûts d’exploitation, les mobilités actives s’avèrent une bonne option. « Toutes les collectivités se targuent ainsi d’agir pour le vélo mais la réponse n’est pas toujours adaptée aux problématiques du territoire », souligne Clément Gerber. L’étude pointe le fait que les investissements réalisés n’ont pas encore mené à un réel report modal. En cause : le manque d’aménagements pour concrétiser la ville du quart d’heure, dans laquelle six grands services sont accessibles  dans ce court laps de temps de transport pour les usagers.


Une autre recommandation faite aux collectivités est de prendre le parti de la révolution numérique et de la logique de Mobility as a Service (MaaS) pour accroître l’efficacité des services de mobilité. A titre d’exemple, Lyon Mobilités a mis en place une interface unique pour payer le tramway, le vélo ou encore le covoiturage. « Le grand enjeu du MaaS reste son utilisation : nous avons encore une multiplicité d’applications et il faut encore habituer les gens à utiliser une plateforme spécifique, ce qui représente un frein », assure Clément Gerber. Ce dernier préconise plus de simplicité et la mise en place d’une plateforme nationale, voire européenne.


Les enjeux en mobilité pourraient évoluer grâce à l’émergence des services express régionaux métropolitains (Serm). « Ces initiatives forcent les acteurs à se retrouver autour de la table et à avancer sur divers sujets de mobilité », constate Louis Janvier, avant de conclure sur l’importance de la dimension psychologique : « Il y a tout un travail de sensibilisation à effectuer pour parvenir auprès des usagers à une acceptabilité des nouvelles solutions. »

 

Lire aussi dans SCM n°63 notre article sur "les solutions pour décarboner les flottes publiques".

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