Avec ApproprIAtion métropolitaine, la Métropole du Grand Paris concrétise les deux ambitions affichées dans sa stratégie 2025-2027 sur l’IA annoncée le 8 avril dernier : ce programme d’accompagnement doit permettre à la fois d’accélérer l’utilisation de l’IA dans les communes et les services publics locaux d’ici 2027, et de créer un écosystème public et privé d'IA urbaine et territoriale.
Les collectivités intéressées doivent déposer un dossier pour des thématiques proposées par la métropole. Celui-ci est évalué par un comité d’examen, avant que l’accompagnement ne démarre. La métropole du Grand Paris a annoncé quatre premières thématiques, lors de la présentation de sa « stratégie pour le déploiement de solutions durables et éthiques d’intelligence artificielle au service des politiques publiques métropolitaines » : l'optimisation de la consommation énergétique des bâtiments publics, l'amélioration de la logistique du dernier kilomètre par l'optimisation des aires de livraison, la simplification des processus administratifs, et le réemploi des matériaux de construction dans les chantiers.
Plus de 60 communes intéressées par la gestion énergétique des bâtiments
Ce programme ouvert gratuitement aux 130 communes du territoire se compose en trois phases. La première consiste en deux jours d’atelier pour former les agents et les élus aux enjeux de l’IA. « Il est important que les agents s’approprient la technologie pour identifier les usages qui seront utiles à leurs besoins », indique Geoffroy Boulard, vice-président de la Métropole du Grand Paris délégué à la Communication, à l'Innovation et au Numérique. D’où le nom du programme. Pour la métropole, il est important que les collectivités adoptent dès le départ une IA responsable et frugale, sur les plans sociétal et environnemental.
Suivra alors une expérimentation sur un à douze mois avec l’attribution de financements, grâce aux 200 000 euros du fonds Innover dans la Ville de la métropole, pour que les communes retirent les gains de l’IA dans l’action publique. « Nous avons eu depuis un mois des marques d’intérêt pour l’appui à la relation usager, par des chatbot notamment, tout comme pour le suivi des aires de livraison », rapporte Geoffroy Boulard. A l’image d’Aubervilliers, Bagnolet, Pantin ou Sceaux. Elles sont déjà 12 communes à avoir candidatés pour les aires de livraison. L’analyse des flux de mobilité est par ailleurs expérimentée par 89 communes pour la revitalisation des centres-villes. Le passage à l’échelle constitue la troisième étape du programme.
Par ce programme, la métropole entend renforcer le partage d’expérience et faire le lien entre les différents projets menés : les démonstrateurs d’IA frugale (DIAT), les Quartiers métropolitains d’innovation (QMI) ou la sensibilisation à la cybersécurité (programme Cybiah). « Le parcours sur le pilotage de la performance énergétiques des bâtiments publics s’appuiera sur le projet Eco-Pilot, l’un de nos démonstrateurs d’IA frugale », précise Geoffroy Boulard. Une soixantaine de communes y ont d’ores et déjà candidaté, comme Colombes, Neuilly-sur-Marne et Nanterre.
« L’intérêt de participer pour une commune réside dans le partage de bonnes pratiques. Notre expertise s’appuiera sur le Hub IA et notre Club IA, lancé en septembre 2024, », souligne Geoffroy Boulard. Une trentaine de projets d’IA ont déjà été financés par la métropole du Grand Paris. Pour faire grossir les rangs des communes participantes à ApproprIAtion métropolitaine, la métropole proposera trois nouveaux parcours thématiques fin juin. Geoffroy Boulard anticipe déjà de futurs projets : « Nous voulons stocker nos données dans des datacenters souverains existants pour permettre de nouvelles expérimentations à partir de la data métropolitaine », conclut-il.
Pour partager des retours d’expérience sur l’IA, rendez-vous aux Assises de l’IA et des Territoires, organisées le 2 octobre prochain à Paris.
