La rénovation de la piscine des Buclos à Meylan (Isère) s’est achevée il y a quelques semaines. L’équipement municipal vient de rouvrir ses portes après 5 mois de travaux. Il s’agit d’une des premières piscines à avoir bénéficié d’un accompagnement technique et financier dans le cadre du programme national de rénovation énergétique des bâtiments publics ACTEE. Ce dernier a permis à la ville de bénéficier d’un diagnostic énergétique de la piscine (financé à hauteur de 12 000 €) qui a permis d’identifier précisément les travaux à mener, et de quantifier les économies possibles. Parallèlement, un poste d’économe de flux a été créé (et financé par ACTEE à hauteur de 68 000 € entre 2021 et 2024, puis reconduit depuis).
« Lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités en 2020, nous avons décidé de renouveler le CPE (Contrat de Performance Energétique) qui existait depuis 2014, puis nous nous nous sommes rapidement demandé vers quel bâtiment devait se porter nos premiers investissements », explique Jean-Baptiste Caillet, adjoint délégué à la transition énergétique et au patrimoine bâti, « le choix de la piscine s'est imposé de lui-même car le bâtiment consommait un quart du gaz acheté par la ville et représentait 10 % de la consommation énergétique totale ».
Le diagnostic du programme ACTEE a été réalisé dès 2021, puis le renouvellement du CPE a été signé en 2022, avec Dalkia. Entre -temps, alors que la crise énergétique avait conduit plusieurs communes en France à fermer leur piscine, Meylan avait tenu à maintenir l’usage de la sienne en limitant la température des bassins (dans le cadre du plan de sobriété énergétique élaboré à l’époque).
85 000 € d’économie par an
Votés pour un montant total de 1,7 million d’euros (dont plus de la moitié financé par le département de l’Isère, la métropole de Grenoble et le fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée), les travaux ont été réalisés d’octobre 2024 à mars 2025. « Une part importante de ce budget a été consacrée au changement complet de la CTA (Centrale de Traitement de l’Air), ce qui permet des économies énergétiques assez importantes car il s’agit de systèmes très énergivores », détaille Jean-Baptiste Caillet, « parallèlement, nous avons aussi modifié le dispositif de traitement de l’eau, désormais la déchloramination se fait par UV, ce qui débouche là encore sur une réduction de la consommation énergétique ». En effet, ce procédé permet d’abaisser le taux de renouvellement de l’eau, les pompes de réchauffement sont donc moins sollicitées.
Par ailleurs, 60 panneaux photovoltaïques (d'une capacité de 30 kW) ont été installés sur la toiture du bâtiment pour produire annuellement 30 MWh, soit l’équivalent de 7 % de la consommation annuelle de l’édifice (avant travaux). « Et, à partir du mois de juin, la piscine va être raccordée au nouveau réseau de chaleur qui va récupérer la chaleur fatale de l’usine d’incinération de déchets proche », ajoute Jean-Baptiste Caillet. Au total, avec cette rénovation (et dans le cadre du CPE), la ville escompte diminuer la consommation énergétique de sa piscine municipale de 40 %, pour une économie annuelle de 85000 € et une réduction de 78 % des gaz à effet de serre (soit 117 tonnes équivalent CO2 par an).