Micro-mobilité
Lime propose un service de trottinettes électriques en libre-service sans station. |
« La première préoccupation "smart" de San Francisco, c’est la mobilité », indique Georges Nahon, directeur d’Orange Silicon Valley. Comment, en effet, transporter chaque jour les 850 000 habitants intramuros - et les 7 millions de l’aire urbaine - ? Les embouteillages quotidiens et les difficultés de stationnement ont incité la municipalité à se saisir très tôt du sujet. La San Francisco Municipal Transportation Agency (l’agence chargée de la mobilité) œuvre depuis plusieurs années pour mailler le territoire en transports en commun. En parallèle, des acteurs privés ont apporté des solutions complémentaires, telle que le transport à la demande (Uber, Lyft) ou la micromobilité, avec les vélos en libre-service (Ford) et, plus récemment, les trottinettes électriques sans station et en libre-service (Lime). Des habitants et commerçants ont reproché à ces nouveaux moyens de déplacement d'obstruer le passage des piétons sur les trottoirs, étant laissé négligemment dans la rue. La ville a pris part au débat et a décidé de règlementer davantage la pratique. Les start-up délivrant ce type de services doivent aujourd’hui prendre des mesures pour responsabiliser leurs utilisateurs.
Initiatives écologiques
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Trier ses déchets est obligatoires à San Francisco. |
Autre préoccupation locale : l’écologie. En 2009, Gavin Newsom, le maire de l’époque, a signé une ordonnance obligatoire sur le recyclage et le compostage. Concrètement, les habitants et les entreprises doivent trier leurs déchets en trois catégories : les compostables (matières organiques), les recyclables (cartons et papiers), les non-recyclables. En 5 ans, la ville a ainsi atteint un taux de récupération de 80 % ! À cette action exemplaire s’ajoutent d’autres initiaves en faveur de l’environnement tels que l’engagement de passer à 100 % d’énergies renouvelables dans les services municipaux ou l’évaluation du potentiel de production d’énergie solaire des toits des bâtiments de la ville via la plate-forme Energy Map. Les start-up suivent le mouvement amorcé par la municipalité ; Georges Nahon cite ainsi Verdigris, dont la solution d’analyse de données a pour but d’apporter une meilleure connaissance des consommations aux usagers et gestionnaires de bâtiments. Objectif : déterminer comment les réduire.
De la blockchain dans les civic tech ?
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Le City Hall, la mairie de San Francisco |
Dernier axe majeur : la gouvernance et la coconstruction. La restauration du lien de confiance entre la municipalité et la population a commencé il y a une dizaine d’années, avec le lancement de DataSF, la plate-forme open data de la ville. Cette initiative est l’illustration d’une volonté de transparence portée par les maires successifs de San Francisco. En plus d’une meilleure compréhension citoyenne des politiques publiques, la mise à disposition des données a permis le développement de plus de 60 applications mobiles. Quelles suites donner à une telle démarche ? Réfléchissant aux transformations des pratiques démocratiques locales, Georges Nahon prédit une utilisation de la blockchain dans la civic tech. « Cette technologie pourrait également servir à développer des monnaies municipales, avance-t-il. Le sujet est déjà à l’étude dans l’Etat du Delaware. » À quand à San Francisco ?
... Envie d’en savoir plus sur la smart city San Francisco ? Retrouvez un focus sur cette ville intelligente dans notre numéro 17, à paraître au mois de juin !