Quelles sont les grandes caractéristiques de votre ville intelligente ?
A Mulhouse, nous avons toujours eu envie d’audace et fait preuve d’avant-gardisme, le numérique fait donc naturellement partie de notre univers. Dans notre approche, deux aspects principaux se dégagent : l’organisation interne et la relation aux habitants.
Dans notre organisation, nous avons 3200 collaborateurs qui travaillent pour la ville et l’agglomération. Parmi eux, 50 agents sont dédiés à la gestion numérique, et c’est eux qui mettent en œuvre les aspects techniques de notre projet smart city. La nouveauté de ce mandat, c’est d’avoir 3 élus dédiés au numérique. Nous avons une adjointe à la ville intelligente, un conseiller délégué à l’e-sport et un conseiller délégué à la e-éducation.
Concernant la relation aux habitants, nous avons une page Facebook, le service Allo Proximité, un portail de démarches en ligne, la plate-forme Mulhouse c’est vous... Nous avons également une agence de la participation citoyenne qui s’occupe de cette relation entre la collectivité et les usagers, et pour laquelle travaillent une dizaine d’agents.
En vous appuyant sur cette agence de participation citoyenne, vous avez lancé #MulhouseSeRéinvente suite à la crise sanitaire, un appel à concertation pour imaginer « demain ». Où en êtes-vous ?
Nous avons mis en place des sondages, avec dans l’idée que notre ville est résiliente, sur toute sorte de sujets. Parfois, les appels à avis ne durent qu’une journée, et portent sur des thématiques, des événements, des changements pour Mulhouse. Nous avons ainsi proposé d’initier des dimanches sans voiture au centre ville.
La place du vélo en ville est par ailleurs un sujet central. Après un sondage, nous avons mis en place des pistes cyclables provisoires. Nous sommes actuellement dans une phase de recueil d’opinion sur son usage et sur la pratique du vélo en ville. L’expérimentation prendra fin ce mois-ci, et nous allons par la suite consolider la politique publique du vélo.
La crise sanitaire a-t-elle impacté votre façon d’appréhender la ville intelligente et ce que vous souhaitiez réaliser à Mulhouse ?
La crise sanitaire a modifié la priorité de nos projets pour les 6 prochaines années. Nous voulons impérativement maintenir ce contact permanent avec les citoyens, comme nous le permet la plate-forme de démocratie participative Mulhouse c’est vous. Nous tenons également à consolider les connaissances de la population en matière de numérique et réduire cette "fracture" avec certaines personnes. Dans le cadre de l’enseignement à distance, nous avons par exemple créé des modules pour accompagner les parents d’élèves.
Le Smart Cities Tour fera bientôt étape chez vous. L’un des thèmes abordé sera "la ville du quart d’heure". En quelques mots, comment cela se matérialise ?
Nous avons commencé à travaillé sur la notion de "la ville du quart d’heure" avant le confinement. Il s’agit, pour chaque habitant, de pouvoir trouver ce qui lui est nécessaire au quotidien à 15 minutes à pied ou à vélo de son domicile. Autrement dit, de quoi se nourrir, s’éduquer, se divertir, accéder à une offre médicale, à des services à la personne… Le confinement a confirmé l’importance de cette notion, et c’est également un enjeu si l’on veut limiter l’usager de la voiture !
Au niveau de sa structuration, Mulhouse peut mettre en place ce concept, c’est pourquoi nous souhaitons être une ville pilote de cette démarche.