Avec 45 100 véhicules en libre-service à Paris, la capitale française redevient la première ville européenne en matière de mobilité partagée. Tel est l’une des principales conclusions du « Baromètre européen de la mobilité partagée », réalisé au premier trimestre 2021 par la startup française Fluctuo, spécialiste des données sur la mobilité partagée.
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Julien Chamussy, CEO de Fluctuo. |
« Selon les statistiques dont nous disposons sur les deux dernières années, ce titre lui était contesté depuis 2018, notamment par Berlin. Mais aujourd’hui, Paris est redevenu la capitale européenne du véhicule partagé », résume Julien Chamussy, CEO de Fluctuo.
Paris doit surtout ce titre au serviceVélib' Métropole qui représente à lui seul : 86 % des trajets en véhicules partagés. À titre de comparaison, les trottinettes ne représentent que 4 % des trajets, les scooters 6 % et les voitures 5 %. Vélib’est donc le principal service de mobilité partagée à Paris et même en Europe, car aucune autre offre VLS n’est aussi conséquente dans les autres grandes villes européennes, indique le baromètre. Mais Vélib’ avait connu des déboires en 2018, lors de sa reprise par le consortium Smovengo, avec des stations qui tardaient à être opérationnelles et une faible quantité de vélos disponibles. « Aujourd’hui, Vélib’ a retrouvé sa vitesse de croisière avec 18 000 vélos en libre-service », poursuit Julien Chamussy. « Et son attractivité est de nouveau très forte, grâce aux subventions de la Métropole du Grand Paris qui permettent de maintenir un niveau de prix plus bas que dans les autres grandes villes européennes. À Londres par exemple, les tarifs de leur offre VLS sont deux fois supérieurs à ceux de Vélib’».
Barcelone capitale du scooter partagée, Madrid de la trottinette
Autre point relevé par Fluctuo, les autres offres parisiennes de véhicules partagés ont gagné en maturité. C’est le cas des scooters en libre-service, avec plus de 3 000 véhicules disponibles. C’est plus qu’à Berlin (environ 2000) mais tout de même moins que Milan (4000), Madrid (plus de 5000) ou surtout Barcelone (près de 7000).
« Barcelone a interdit les trottinettes donc il y a un report sur les scooters », précise la jeune pousse. Concernant les trottinettes justement, Paris en propose environ 14 000, soit la deuxième offre la plus conséquente en Europe, juste derrière Berlin (plus de 15 000). « Les services de trottinettes sont désormais bien encadrés à Paris ce qui rend leur usage relativement plus attractif ».
L’offre de voiture partagée semble également avoir tourné la page de la fin d’Autolib’. Abandonné par le groupe Bolloré en 2018, ce service unique au monde, avait laissé un grand vide. Mais la relève est arrivée progressivement avec des offres telles que Zity (Renault), Ubeeqo (Europcar), Sharenow (BMW) ou Free2move (PSA). Dans ce domaine, Paris se positionne à la deuxième place européenne derrière Berlin, avec un peu plus de 6000 voitures partagées, contre environ 7000 pour la capitale allemande.
« L’offre de voiture partagée à Paris est aujourd’hui plus diversifiée que du temps d’Autolib’ et le nombre de véhicules est plutôt conséquent », souligne Julien Chamussy.
Dernier point notable de ce baromètre : côté financier, Vélib’ n’offre pas le plus haut ratio déplacements/revenus. Le VLS parisien ne représente ainsi que 25 à 30 % des revenus des véhicules partagés dans la capitale avec donc 86 % des trajets. Ce sont les trottinettes qui offrent le meilleur ratio, avec 30 % des revenus du secteur pour seulement 4 % des trajets, suivies par la voiture partagée (25 % pour 5 %) et les scooters (15 % pour 6 %).
Au total, les 16 villes couvertes par le baromètre Fluctuo comptent 235 000 véhicules partagés pour 13 millions de trajets réalisés, au premier trimestre 2021. « Cela représente 5 trajets par seconde ! Le secteur retrouve aujourd’hui une bonne dynamique après une année 2020 plutôt difficile, marquée par un recul des usages suite aux mesures sanitaires », conclut la startup. Le prochain baromètre européen de la mobilité partagée paraîtra en juillet.