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Après le très haut débit, il est temps pour les territoires d’investir dans les nouveaux usages

Réseaux

Tribune rédigée par Olivier Duroyon, Directeur du Développement Secteur Public, Nokia

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La pandémie a accéléré l’usage du numérique. Le télétravail, l’exode urbain, les soins à distance, jamais la connectivité à des services numériques n’avait été autant sollicitée par les Français. Cette accélération rappelle aux collectivités l’importance de mener à bien rapidement les plans très haut débit (THD) en cours de déploiement, mais également de préparer les nouveaux usages de demain que ce soit pour elles ou leurs citoyens.

 

Olivier Duroyon, Directeur du Développement Secteur Public, Nokia

Durant la crise de la Covid, l’augmentation du trafic internet a en effet atteint jusqu’à 60 % selon l’OCDE. Pour pallier les déplacements physiques, chacun a durant cette crise mobilisé massivement des outils numériques pour réaliser l’essentiel de ses tâches : pour télétravailler, pour étudier à distance, pour commander ses courses, pour téléconsulter son médecin, voire pour aller sur les réseaux sociaux et autres loisirs numériques. Autant d’usages dont les chiffres ont explosé.


Couplé à cet essor du numérique, la France a connu un exode urbain sans précédent. Pour la seule capitale, 450 00 parisiens ont fui vers des territoires plus accueillants, selon un sondage IFOP 57 % des urbains souhaitent quitter la ville. Un souhait plus facile à réaliser alors que l’activité économique immatérielle est accessible à de nombreux métiers.


Moderniser les infrastructures THD des territoires

L’occasion est aujourd’hui donnée aux territoires de tirer parti de ce momentum, de ces mouvements sociétaux induits par la crise. Cette impulsion est une opportunité pour entamer une nouvelle phase d’utilisation des infrastructures numériques et répondre à la fois à leurs nouveaux besoins, et d’anticiper de nouveaux usages.


La condition pour anticiper ces nouveaux usages est de moderniser et d’étendre les infrastructures THD. Cette modernisation repose sur des technologies de connectivités fixes et mobiles. Nous pouvons citer le WDM (Wavelength Division Multiplexing) pour augmenter le débit des fibres optiques, les routeurs IP/MPLS pour gérer de multiples services avec un haut niveau de sécurité et de fiabilité et bien sûr les réseaux privés 4G et 5 G.


En s’appuyant sur ces technologies, chaque collectivité peut élaborer de nouveaux services sur un réseau unifié, dont certains encore inédits. Il s’agit notamment de connecter les bâtiments publics pour contrôler la consommation d’énergie ou d’eau pour être plus vertueux, mais aussi gérer à distance les accès. C’est aussi connecter les Epahd et les lieux de soins pour étendre la téléconsultation, ou encore optimiser le trafic routier ainsi que le ramassage de déchets par l’utilisation de capteurs multiservices sur les mobiliers urbains. Cette modernisation facilite aussi la mise en place des navettes autonomes, grâce à la 5 G, le déploiement de réseaux privés mobiles (pWLS) et de l’Internet des objets (IoT).


Reste qu’opérer ces multiples services aux caractéristiques différentes relève de compétences spécifiques, similaire à celles d’un opérateur de gros en télécoms, telles que requises dans le domaine des RIP (Réseau d'Initiative Publique). S’adosser à ce type d’opérateur tout en étant le maître d’ouvrage peut être une approche raisonnable. Via la commande publique, charge à ces opérateurs et autres acteurs de déployer opérationnellement les actifs technologiques que sont les infrastructures télécoms.


Un nouveau modèle économique pour la collectivité

La modernisation des réseaux du territoire doit s’accompagner également d’une évolution des modèles économiques. Agréger plusieurs services et usages, existants et futurs, sur une même infrastructure milite pour un investissement (CAPEX) par la collectivité. En optant pour ce modèle, elles s’évitent ainsi les frais récurrents (OPEX), à moyen terme générés par des services de télécommunications.


En retour, les collectivités peuvent valoriser ces actifs déployés, d’une part en développant leurs infrastructures télécoms et, d’autre part en monétisant dans un second temps les multiples services déployés. Ces leviers de valorisation sont nombreux, à commencer par les opportunités d’optimisation de la gestion des espaces publics. Le retour sur investissement, direct et indirect, milite en faveur de cette modernisation des infrastructures télécoms et d’une valorisation des actifs réseaux détenus par les collectivités.

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