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Inclusion numérique : Petit-Quevilly installe des cabines connectées

Technologie

Pour faire face à la précarité numérique d’une partie de sa population, Petit-Quevilly a décidé d’installer des cabines connectées. Alors que les services publics ont quitté son territoire, la commune entend ainsi faciliter les démarches administratives en ligne des habitants. La troisième cabine vient d'être installée à l’hôtel de ville.

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Appartenant à la métropole de Rouen, la municipalité de Petit-Quevilly (près de 23000 habitants) vient d’installer sa troisième cabine connectée afin de favoriser l’accessibilité digitale de ses administrés. En effet, alors que plusieurs services publics présents en ville (CPAM, CAF, Trésor public, Pôle emploi) ont fermé au cours de ces cinq dernières années, l’équipe municipale a constaté qu’une part non négligeable de la population, en difficulté sociale, n’était pas en capacité de réaliser les démarches administratives en ligne. « Nous nous sommes rendu compte, avant le début de la crise du Covid, que nombre d'habitants n’avaient pas les prérequis pour utiliser internet, beaucoup n’ayant même pas d’adresse e-mail », explique Charlotte Goujon, maire de la commune, « nous avons alors commencé à traiter cette question de l’inclusion numérique en déployant des aidants numériques mais cela n’était pas suffisant ».

 

Charlotte Goujon maire de Petit-Quevilly ©Bruno Maurey-web

La ville a alors passé commande en début d’année à la société Weem de trois cabines connectées (équipées d’une connexion haut-débit, d’un écran tactile, d’un scanner, d’une imprimante, de prises, ainsi que d’un système audio et visio). La première a été installée au printemps dernier dans le centre social du quartier Saint-Julien, puis la deuxième au sein de l’espace Verlaine dans un autre quartier d’habitat collectif dense. La troisième est donc en fonction depuis peu dans le hall de l'hôtel de ville. Contrairement aux PC en libre-service qui étaient auparavant disposés dans ce lieu, cette cabine présente le gros avantage de garantir la confidentialité des usages. Weem a aussi formé des agents de la commune à l'utilisation de ce matériel afin de leur permettre d'accompagner les utilisateurs.

 

Une solution face au départ des services publics

Au-delà de faciliter l'accessibilité digitale, ces équipements constituent également un outil d’analyse statistique et de veille sur les besoins des administrés. En effet, il est possible de recueillir des données anonymisées sur la fréquentation des cabines, le temps passé, les services utilisés. Cela permet aux communes d’adapter au mieux les services aux besoins des habitants. Ainsi, à Petit-Quevilly, des accès au Crous et au site de la ville (notamment pour faciliter les inscriptions à la cantine) ont été configurés.

 

« Il s’agit d’une bonne solution pour faire face à la précarité numérique, mais cela met tout de même en évidence que des villes comme la nôtre doivent gérer seules le départ des services publics », regrette Charlotte Goujon. En effet, si l’Etat propose plusieurs dispositifs (notamment les maisons France Service) pour aider les habitants des zones rurales et périurbaines, rien n’existe pour les communes jouxtant les grands centres urbains. « Pourtant, dans les zones urbaines aussi, certaines personnes sont fragilisées et l’accès aux services dématérialisés devient un enjeu important », poursuit l’édile, « nous sommes aujourd’hui autant concernés par le départ des services d’Etat que les territoires ruraux et périurbains ». Petit-Quevilly est la première commune de l’agglomération rouennaise à investir dans des cabines connectées.

 

Du reste, la commune envisage d’en installer une nouvelle dans le quartier en difficulté de la Piscine. Par ailleurs, comme la ville commence à souffrir de désertification médicale, elle cherche également à trouver le moyen de faciliter les téléconsultations. La solution pourrait résider dans l’enrichissement des cabines en place avec du matériel médical connecté : stéthoscope, thermomètre, tensiomètre…

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